
Le début effectif de ce recensement est une marque de l’audace et de la détermination avec lesquelles les autorités envisagent la réforme des forces de défense et de sécurité. Car tout porte à croire que l’opération n’est pas du goût de tout le monde. Dans la mesure où elle pourrait mettre à nu des magouilles initiées et entretenues par et au profit de certains gros bonnets de l’establishment militaire et sécuritaire guinéen.
En effet, de l’avis de quelques spécialistes, la grande muette, à l’image de la fonction publique recèle de nombreux fictifs ou d’hommes n’étant plus de ce monde, mais dont la disparition n’a jamais été signalée et prise en compte dans les dépenses militaires.
Du point de vue sécuritaire et disciplinaire aussi, le recensement qui vient de commencer ne manque pas d’atouts. Il pourrait notamment permettre de déceler tous ceux qui, en complicité avec des soldats véreux et corrompus, se réclameraient de cette armée, sans en faire partie officiellement. Très souvent, ceux qui se retrouvent dans ces cas de figure sont des brebis galeuses qui, pouvant disposer d’uniformes et d’armes, se rendent coupables d’attaques quelques fois meurtrières à l’encontre des citoyens, jetant ainsi une ombre sur la crédibilité et le prestige de toute l’armée nationale.
Après le recensement, on peut espérer que telles pratiques disparaitront. On saura qui et qui et conséquemment, on aura une idée plus précise des ressources affectées au fonctionnement de ces forces nécessaires à la défense de l’intégrité du pays et à la sécurité de ses habitants.
L’armée elle-même pourrait se frotter les mains. Car de ce recensement, on aura de façon plus claire et précise, une idée de ses besoins et de ses aspirations. Et une partie des ressources aujourd’hui contrôlées par une poignée d’officiers, ayant été sauvées et récupérées, sera alors effectivement orientée vers ses besoins et aspirations.
Fode Kalia Kamara pour GuineeConakry.info