
A cette rencontre de vérité, le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain-Aimé Nyamitwe et son vis-à-vis, son homologue, le Néerlandais Bert Koenders. Ce mini-sommet devrait se focaliser en principe sur l'article 96 de l'Accord de Cotonou qui traite de la question procédurale de consultation et les mesures appropriées relatives aux droits de l'Homme, ainsi que des principes démocratiques et l'État de droit, le tout dans le cadre de la coopération entre l'Union Européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Il s’agissait de discuter et d’analyser en toute objectivité les nombreuses atteintes aux droits humains commises, ces derniers temps, au Burundi et qui ont été largement condamnées par la communauté internationale. Notamment les violences ciblées, les tueries impunies, les assassinats politiques inavoués, sans oublier les élections contestées sur fond de troisième mandat présidentiel pour Pierre Nkurunziza.
Les principes démocratiques ont été bafoués et la liberté étranglée, ses porte-voix avec. Voilà pourquoi le rendez-vous de ce mardi 8 novembre apparaissait aux yeux de tous les politologues, comme un moment important voire essentiel quant à la reprise du dialogue avec les autorités burundaises dont les nombreux impairs démocratiques inquiétaient sérieusement tous les partenaires au développement. D’ailleurs, les bilatéraux ont directement réagi à ces errements politiques. Les Belges et les Américains ont été les premiers à condamner et à sanctionner conséquemment.
C’est dire que le face-à-face Burundi-UE était attendu avec intérêt et inquiétude. Mais, les espoirs ont été déçus. Incompréhension totale. «L’Union européenne «considère que les positions exprimées…ne permettent pas de remédier aux manquements des éléments essentiels de son partenariat avec la République du Burundi [...] Des mesures appropriées seront donc proposées».
Les conclusions de la rencontre d’hier ont hélas confirmé les doutes des observateurs. Le rendez-vous a buté sur l’entêtement des messagers du président Pierre Nkurunziza. Aucun compromis n’a pu être trouvé.
Maria de BABIA pour GCI
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