
L'ancien président burkinabè devra répondre des chefs d'accusation qui l'accablent déjà sérieusement aux yeux de l'opinion internationale : « assassinat, attentat et recel de cadavre ». Le cadavre dont il s'agit, c'est bien celui du sémillant progressiste Thomas Sankara, assassiné depuis octobre 1987, et dont l'ombre mortelle poursuit inébranlablement ses présumés auteurs.
Mariam Sankara, la veuve de Thomas se réjouit de ce dénouement et déclare, toute épanouie à propos de Blaise Compaoré : "J'attends son rapatriement et qu'il soit entendu (...) Je souhaite que les autorités ivoiriennes répondent positivement à la requête de la justice". Cependant, difficile de dire quel accueil Alassane Ouattara réservera-t-il à cette demande ?
Quand on sait les rapports d'amitié ou de complicité qui lient les deux hommes, tout pari est risqué. Mais certains observateurs sont catégoriques: Ouattara qui assistera à l'investiture du nouveau président du Faso, Roch Kaboré, mettrait son séjour à profit pour dédramatiser la situation. Pour se donner un peu plus de temps, en conseillant par exemple à son hôte d'aller vers d'autres cieux, des pays moins regardants sur cette affaire. A moins que ce dernier ne prenne lui-même, une initiative de cette nature. L'avantage de cette démarche serait de ''décomplexifier'' les rapports politico-économiques si étroits entre les deux pays.
Avec cet éventuel départ de Côte d'Ivoire de Blaise, Ouattara pourra respirirer un peu mieux et Blaise Compaoré beaucoup plus. Il saura trouver comme Ben Ali, par exemple où se blottir en toute impunité, jusquà un de ces jours! Car le fantôme de Thomas Sankara hantera pour toujours sa vie ...
Maria de BABIA pour GCI
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