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Dans son allocution de bienvenue, le secrétaire général de l’Académie N’ko, M. Haya Mady Sylla a expliqué la signification et la portée de l’événement ‘’simbonsi ‘’ signifiant, anniversaire, aussi bien pour l’Afrique que pour la Guinée. Il a énuméré les récents progrès de l’alphabet N’ko en Guinée, comme l’insertion de l’enseignement de l’Alphabet N’ko à l’Université de Kankan, l’ouverture d’une émission de promotion de l’Alphabet N’ko à la Radio Télévision Nationale, la création du journal SEKUTUREYA INFO, publié par le Bureau de Presse à la Présidence, en Français, en anglais, en Arabe et en N’ko.
De son côté, le secrétaire des relations extérieures de l’académie N’ko, M. Mohamed Lamine Keita, a attiré l’attention de l’auditoire sur la genèse de l’écriture N’ko, qui a pour décor Bouaké, centre ville de la Côte d’Ivoire, où Solomana Kanté lut un journal arabophone libanais en 1944. Selon lui, cet article était l’œuvre de l’ethnologue libanais, Kamal Marwa, dont le contenu critiquait le peu d’engouement des noirs pour la transcription des langues africaines. C’est le point de départ des recherches de Kanté Solomana qui œuvra inlassablement à faire des essais de transcription de sa langue maternelle maninka en Arabe, en latin, puis finalement l’invention de l’Alphabet N’ko intervient le 14 avril 1949 à Bingerville, ville située non loin de la capitale ivoirienne. Il s’en est suivi 38 ans des recherches intenses au cours desquelles il produisit 183 livres, ce qui fait une moyenne de près de 5 livres par an, a-t-il affirmé.
Pour sa part, le secrétaire à la recherche scientifique de l’Académie N’ko, Nafadji Sory Condé, Solomana Kanté n’est pas à la fois un savant dont l’œuvre s’arrête à l’invention de l’alphabet N’ko, il a été à la base des ouvrages scientifiques, théologiques, littéraires, linguistiques, philosophiques et thérapeutiques. C’est à cause de l’envergure scientifique de sa personnalité que le fondateur de l’Alphabet N’ko, est considéré à juste titre par les chercheurs occidentaux comme un encyclopédiste du type du siècle des lumières en Europe, ajoute-t-il.
En procédant à la remise des prix (köndön) 2010-2011 à 10 personnes, dont trois étrangers (un irlandais, un américain et un malien), M. Sory Condé a dit que, la nomination de ces personnes s’explique par le caractère de plus en plus international de l’expansion de l’alphabet N’ko.
Le ‘’founounsséré köndön’’ (Prix de la Générosité) 2010, a été attribué à
M. Mohamed Sanoh, cadre et intellectuel guinéen pour son soutien financier et logistique à l’Académie N’ko, pour le prix 2011 qui a été décerné à l’opérateur économique, Sidiki Nabé, pour son appui financier à l’introduction du N’ko dans les téléphones I-Phone et les appareils I-Pad.
Le koussantaadi köndön (Prix de l’Innovation) 2010, ont reçu l’Irlandais Michael Everson pour le codage de l’écriture N’ko en 2005 dans l’Unicode et la création de polices d’ordinateurs N’ko, pour les programmes Linux et Macintosh, l’autre au chercheur et tradithérapeute guinéen, Fodé Cissé pour avoir inventé un compresseur de comprimé et un séchoir de médicament.
Quant au "koussantaadi köndön" 2011, il est revenu à M. Howad Gutowitz, citoyen américain travaillant au compte de l’entreprise EATONI de Manhattan
(New-York) pour la conception en 2011 de l’application numérique
‘’TwTool N’KO’’, compatible avec les programmes de I-Phone, de I-Pad et
du Macintosh et au guinéen spécialiste de l’informatique bureautique en N’ko, Sèbè Mara, pour l’amélioration des styles du Word Art pour les journaux écrits et de la montre pendule en N’ko.
Un autre grand köndön (prix) que l’Académie N’ko a attribué pour l’édition 2010 est le "signana köndön" (Prix de Veille) 2010, attribué à deux écrivains, le guinéen El hadj Sékou Tounkara de Dabola, pour son livre de calcul en N’ko publié en 1998, la biographie romancée du premier ministre congolais Patrice Lumumba en 2003 et le Portrait historique du président Ahmed Sékou Touré en 2009.
L’autre nominé a été le guinéen Bentou Bakary Kaba pour la publication de trois livres en N’ko, l’explication et l’interprétation des chansons du mandén, l’histoire de wankaradou, ainsi que la danse folklorique soli.
Le signana köndön 2011, est revenu à l’écrivain malien, M. Mahamoud Sangaré, résidant à Bamako, pour avoir publié en dix ans 2001-2011 une vingtaine d’ouvrages en N’ko, dont entre autres, les ouvrages de développement rural, les romans-photos et une adaptation de la légende du serpent-boa de wagadougou (ancienGhana).
La plus grande distinction honorifique de N’ko Doumbou (Académie N’ko) est le Solomana Kanté köndön ou prix Solomana Kanté, Pr. Baba Mamadi Diané, professeur de N’ko à l’Université du Caire, s’est vu décerné le Solomana Kanté köndön, pour l’ensemble des œuvres qu’il a accompli en N’ko, dont entre autres, le dictionnaire Arabe-N’ko, la grammaire simplifiée et le vocabulaire orthographique Mantaaya.
Compte tenu de l’immense portée de ces œuvres pour la Culture, la Littérature et la Science, que ce Prix lui a été décerné par le conseil académique de l’Alphabet N’ko.
Le "simbonsi 2011" s’est achevé par les témoignages des participants et
les bénédictions des sages qui ont prié non seulement pour le repos de
l’illustre africain que fut Solomana Kanté, mais aussi pour le
rayonnement du N’ko, des langues nationales et des cultures
africaines.
Le simbonsi 2011, a connu la participation d’intellectuels guinéens et étrangers, d’hommes de culture, des journalistes et des sympathisants de l’écriture N’ko, ainsi que des représentants de la coopération européenne et russe, qui ont pris part à l’événement aux côtés des sages de la coordination mandingue.
ISC/FDF/AB/ST