Ce qui fait qu’il a, cette année, accouché de sa première promotion. Il faut rappeler que son introduction dans le système de l’enseignement supérieur du pays était dictée par la nécessité d’une réforme axée sur l’amélioration de l’accès et de l’équité, celle de la qualité et de la pertinence des programmes de formation et de recherche, sans oublier le renforcement des capacités de gestion et de l’autonomie universitaire. Mais c’était également une réforme tendant à mieux répondre aux sollicitations du marché de l’emploi mais aussi aux exigences de la mondialisation.
A la faveur de la sortie de cette première promotion, il faudrait faire une sorte de bilan pour savoir si les attentes sont en voie d’être comblées. Pour qu’éventuellement des rectifications soient apportées. Globalement, il semble que la mayonnaise n’a pas encore pris. De nombreux étudiants se plaignent de ce système. Ils pensent qu’ils ne disposent pas toujours du temps nécessaire tel qu’exige l’application du LMD.
Compréhensible, vu que depuis 2006, le pays est sporadiquement confronté à des crises socio-politiques qui n’auront pas épargné le milieu de l’éducation. Mais pour certains étudiants, à cela s’ajoute la mauvaise foi et quelquefois l’incompétence de certains enseignants. Incompétence qu’ils chercheraient à noyer derrière LMD. En effet, aux nombreuses questions que leur poseraient les étudiants, ces enseignants laissent souvent entendre qu’avec le LMD, c’est aux étudiants de chercher les réponses.
C’est donc un LMD comme dérobade. Situation d’autant plus difficile pour ces derniers que la question de la documentation est entière au sein des établissements de l’enseignement supérieur. Ce qui d’ailleurs, fait dire à certains observateurs, y compris quelques professeurs d’universités, que le pays n’a pas encore réuni les conditions permettant au système du LMD d’être efficient.
En tout état de cause, il semble que seuls les pauvres étudiants récoltent, par la faiblesse du niveau de la formation qui leur est dispensée, les conséquences d’un choix hasardeux et surtout impréparé. Ainsi, avant que les corrections et les ajustements nécessaires ne soient apportés, beaucoup d’étudiants auront été sacrifiés sur l’autel de l’expérimentation de ce nouveau système. A moins que le salut ne vienne des Etats Généraux du système éducatif guinéen que le candidat Alpha Condé avait promis, pendant la campagne électorale. Quoiqu’il arrive, il faut se hâter. Car, la formation est un droit naturel et universel.
Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info
