GRANDE INTERVIEW GCI: Avec Dr. Zalikatou Diallo, secrétaire nationale du PEDN > " Aucune pression ne va nous amadouer de nouveau"

De par les responsabilités qui sont les siennes au sein du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), Dr. Zalikatou Diallo est l’une des femmes les plus en vue de la scène politique guinéenne. Dans cet entretien exclusif qu’elle a accordé à la rédaction de GCI, le numéro 2 du parti de l’ancien premier ministre, Lansana Kouyaté, revient largement sur le retour du Collectif et de l’ADP autour de la table du dialogue. Elle évoque aussi la rencontre que le leader de son parti a récemment eue avec le président de la République ainsi que les conditions dans lesquelles sa formation politique prépare les prochaines échéances électorales... 11:20 6-2-2012

GuinéeConakry.Info : Etant donné le contexte, on va tout d’abord commencer cet entretien par vous demander vos impressions après l’élimination du Syli national de Guinée ?

Dr. Zalikatou Diallo : Je suis vraiment désolée pour cette élimination prématurée du Syli national de Guinée pour cette 28ème CAN. Le Syli méritait de poursuivre son chemin dans cette compétition dans la mesure où l’équipe a montré des jeunes talents qui émergent. Elle n’a pas démérité. Mon souhait était bien entendu qu’elle continue son chemin pour pouvoir montrer davantage ce dont elle est capable. Mais on peut se consoler d’avoir réussi à trouver une équipe solide. L’entraineur, Michel Dussuyer, a réussi à faire un très bon florilège. Si l’équipe est entretenue et que durant toutes les journées Fifa, les joueurs se retrouvent et continuent à évoluer ensemble, on peut s’attendre à des résultats probants au cours des éliminatoires et pourquoi pas pendant les phases finales de la CAN 2013 en Afrique du Sud. On pourrait alors s’attendre à ce qu’ils franchissent le cap du premier tour et même atteindre les demi-finales, voire même la finale! Parce qu’encore une fois, nous pouvons compter sur ces jeunes.

GCI : Maintenant revenons à la chose politique. L’ADP et le Collectif reviennent au dialogue politique. Qu'est-ce qui justifie un tel revirement après tant d’hésitations ?

Dr. Z.D : Il faut dire qu’il y a eu beaucoup de pression, beaucoup de concertation et de conseils d’amis qui nous ont demandés de revenir autour de la table de négociation. Parce que le peuple attend. La transition n’est pas terminée. Et pour que le retour à la légalité constitutionnelle soit effectif, il faut au moins que l’Assemblée nationale soit mise en place. Et pour cela, il faut des élections législatives. C’est pourquoi l’ADP et le Collectif qui sont demandeurs de ce dialogue, il faut le rappeler, ont choisi de revenir. Après que le gouvernement ait accédé aux préalables que le Collectif et l’ADP avaient posés au lendemain de la marche réprimée du 27 septembre, nous avons accepté d’aller au dialogue. Malheureusement, il y a eu un faux pas au départ, autour notamment du cadre de ce dialogue, et en particulier en ce qui concerne les groupes politiques qui devaient y prendre part. Nous, du Collectif et de l’ADP, nous sollicitions un débat bipartite mettant en jeu d’une part, le gouvernement à travers les départements ministériels directement impliqués par le processus électoral et de l’autre, l’opposition. Mais le président de la République a estimé que c’est un dialogue qui doit avoir lieu entre les partis politiques.

Et le 27 décembre dernier, les représentants du Collectif et l’ADP qui étaient au nombre de deux, ont subitement constaté l’avènement d’un groupe politique se définissant comme centriste. Ainsi, du dialogue bipartite que nous désirions, on a abouti à un schéma tripartite, et ce entre les partis politiques seulement. Soumis au vote, ce schéma n’a jamais fait l’objet d’un quelconque consensus, dans la mesure où nos représentants ne l’avaient jamais avalisé.

Ce qui a eu pour conséquence la suspension de notre participation au processus de dialogue. Mais après quelques semaines, le plaidoyer du comité de facilitation, les conseils d’amis notamment des ambassadeurs du G8, et même après moult réflexions à notre niveau, nous sommes revenus. Mais notre retour impliquait une certaine modification du cadre de concertation. C’est ce qui a finalement abouti au schéma que vous connaissez.

En fait, puisqu’à notre retour, nous avions exigé que l’ADP et le Collectif soient considérés comme des entités politiques distinctes, l’une de l’autre, le comité de facilitation a proposé, pour demeurer fidèle au schéma initial qui était en place, que l’ADP rejoigne le centre et que le Collectif et l’autre frange de l’opposition qui y participait déjà soient assimilés à l’opposition. Le troisième bloc étant composé des partis de la mouvance présidentielle. Il est vrai que ce n’est pas le format que nous souhaitions, mais puisque dans un processus de dialogue chacun doit lâcher du lest, nous avons décidé de nous y plier.

GCI : A votre avis, pourquoi a-t-on rangé l’ADP dans le camp des centristes ?

Dr. Z.D : Ça c’est une question très pertinente. En ce qui concerne le PEDN, nous nous sommes centristes par rapport à notre idéologie, par rapport à notre doctrine. Nous nous sommes considérons le centre comme une idéologie qui prend en compte le juste milieu, dans le débat entre la droite et la gauche. Nous avons analysé et nous nous sommes rendu compte que la doctrine socialiste a montré ses limites. Trop d’Etat, trop d’Etat, on a vu ce à quoi cela a conduit avec carrément l’effondrement du bloc soviétique. Cependant, l’économie libérale ne manque pas non plus  d’inconvénients.

A propos, on a justement la crise actuelle en Europe et celle dont tentent de sortir les Etats-Unis. Dans le cas européen, on assiste à une intervention de l’Etat pour sauver ce capitalisme-là. Et faisant une sorte de synthèse, nous croyons aux vertus de l’économie de marché, mais nous partageons le rôle régulateur de l’Etat dans la répartition des richesses. Et c’est là ce qui justifie que nous nous revendiquions d’un centre idéologique. Mais le centre dont les autres parlent n’a rien de cela. Les formations politiques qui se revendiquent de ce dernier centre se définissent par rapport aux deux groupes, opposition et pouvoir. Ils se disent qu’ils peuvent servir d’arbitres et d’intermédiaires. Alors qu’il y a un comité de médiation qui est là pour ça.

Donc, nous nous avons trouvé que c’était incongru qu’ils prennent cette posture-là. Mais puisqu’ils persistent, nous avons du faire violence sur nous-mêmes pour les accepter. Mais nos deux façons de définir le centre ne sont pas les mêmes. En aucun cas, nous ne faisons équipe avec ce centre-là. C'est pourquoi nous avons préféré que l’ADP garde son identité. Parce qu’il faut dire clairement que nous sommes de l’opposition. Que celle-ci soit modérée ou radicale, l’essentiel est que nous nous revendiquons de l’opposition.

GCI : Tout de même, après vos positions radicales de départ, votre retour n’est-il pas une sorte d’échec pour vous ?

Dr. Z.D :  Non, pas du tout! Au contraire, on a même eu une victoire. Parce qu’au départ, s’ils voulaient accorder aux deux groupes politiques cinq places, maintenant, nous avons 14 plus 7. Ce qui fait 21. Nous avons obtenu 21 places. Dans l’autre camp, la mouvance présidentielle et le fameux centre que nous considérons comme un appendice du pouvoir, récoltent également 21 places au total. Désormais, nous sommes donc à égalité. D’une part, on a l’ADP, le Collectif et l’autre opposition qui totalisent 21 places et de l’autre, la mouvance présidentielle et les centristes obtiennent également 21 places. Il s’agit là d’une représentation paritaire que nous n’avions pas réussi à obtenir au départ.

Si on s’en était tenu à ce format de départ, il revenait à l’ensemble constituté par l’ADP, le collectif et l’autre opposition 7 places. Tandis qu’en face, la mouvance et les centristes avaient, chacun, 7 places. Ce qui faisait 14 contre 7.

GCI : Dans une interview accordée à un  confrère de la place, le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, reconnait implicitement que votre retour autour de la table du dialogue est consécutif à une pression accrue de l’opinion nationale et internationale vis-à-vis de votre politique de la « chaise vide ». Qu’en pensez-vous ?

Dr. Z.D :  Il y a effectivement eu de la pression et des conseils, comme je le disais tantôt. Ils nous ont demandé d’accepter de revenir autour de la table de concertation. Nous avons accepté le principe du retour. Mais si en face, on n’avait pas trouvé des interlocuteurs qui aient accepté de lâcher du lest, on aurait certainement interrompu notre participation. Donc, on a du négocier pour trouver un terrain d’entente. Ce qui nous a notamment permis d’obtenir le nombre de représentants que nous sollicitions.

GCI: A la faveur de ce retour, on remarque un certain éloignement entre le Collectif et l’ADP. Serait-ce le début du divorce ?

Dr. Z.D :  Pas du tout. Même ce soir (jeudi 2 février 2012, NDLR), nous étions en réunion. Nous avons des revendications communes. Pour preuve, hier nous avons débattu du fichier électoral. Les revendications étaient les mêmes et nos points de vue sont les mêmes. Il était question de se prononcer sur la refonte intégrale du fichier électoral ou sa révision. Tous les quatre groupes politiques présents se sont prononcés pour le principe de la révision.

La pomme de discorde se situe cependant au niveau de la délivrance concomitante ou non des cartes électorales avec les cartes d’identité nationales. L’ADP, le Collectif et l’autre groupe d’opposition sont contre la délivrance des cartes d’identité nationale. Tandis que du côté des centristes, ils disent ne pas y trouver d’inconvénient. Pour sa part, la mouvance approuve tout naturellement le couplage de la délivrance des cartes d’électeur avec celle des cartes d’identité nationale dites "sécurisées et biométriques".

On avance notamment comme argument que lesdites cartes d’identité seront gratuites. Nous disons que le principe de la gratuité, nous l’acceptons. Mais nous souhaitons que cela se fasse en dehors du processus électoral. Parce qu’en réalité, derrière, il y a intention qui suppose un recensement qui ne dit pas son nom. Parce que délivrer les cartes d’identité à tous ceux qui y ont droit, suppose que tous les électeurs repassent devant les Commissions administratives de révision des listes électorales (CARLE). Alors que la révision qui intéresse environ 15 à 20 % du corps électoral, signifie simplement que l’on doive radier ceux qui sont décédés ou qui se sont déplacés entre temps, enrôler ceux qui ont atteint l’âge de la majorité et ré-enrôler ceux qui avaient été malencontreusement amputés ou écrasés lors du premier recensement.

Les débats ont donc duré, mais le président du comité de facilitation a du suspendre sans qu’un consensus n’ait été obtenu. Nous reprenons les choses demain. C’est vous dire que théoriquement, il est dit qu’il y a trois groupes. Mais dans les faits, il y en quatre.

GCI : Récemment, le président Alpha Condé et le président du PEDN, Monsieur Lansana Kouyaté, s’étaient rencontrés. Dites-nous dans quel cadre se situe l’entretien et de quoi avaient-ils parlé ?

Dr. Z.D : Vous savez que ces derniers temps, le président Alpha Condé a rencontré plusieurs leaders de l’opposition. C’est certainement dans cette même logique qu’il a décidé de rencontrer Monsieur Lansana Kouyaté. Monsieur Lansana Kouyaté a reçu cette invitation. Deux semaines durant, il y a eu des pressions de la part de certaines personnalités de la Haute Guinée et certains de ses amis. Après, le Pr. Alpha Condé lui-même lui a téléphoné à plusieurs reprises. Il a accepté le rendez-vous et ils se sont vus devant témoins. Il y est allé non sans avoir pris l’initiative de demander l’avis du bureau exécutif national du PEDN. On s’est réunis au siège du PEDN, et il a fait un tour de table de façon à demander à chacun de se prononcer. Sur les 28 personnes qui étaient là, 26 lui ont dit d’aller. Une a refusé catégoriquement. Une dernière en a accepté le principe mais a demandé que le rendez-vous soit décalé de quelques jours.

La majorité s’étant prononcée en faveur de la réponse à l’invitation du président de la République, il y est allé. Il est alors parti. Il l’a rencontré devant témoins. Du côté de Lansana Kouyaté, les témoins étaient Elhadj Sory Doumbouya, Elhadj N’Fanly Sangaré, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, et Monsieur Ali Saadi, qui est un opérateur économique. Du côté du président de la République, il y avait Dr. Ousmane Kaba et Monsieur Kiridi Bangoura. L’entretien a duré plus de deux heures et ils se sont dits de franches vérités. Puis, ils ont promis de se retrouver une autre fois pour continuer.

GCI : Cet entretien ne préfigure-t-il d’une réconciliation entre le RPG et le PEDN dans l’optique des élections législatives à venir ?

Dr. Z.D : Je ne le pense pas. Aujourd’hui, le PEDN a ses alliés. Nous sommes dans l’ADP et nous défendons les mêmes causes que nos alliés. Nous voulons des élections législatives crédibles, c’est-à-dire transparentes et dont le résultat sera accepté de tous. Pour que soit mise en place une Assemblée nationale qui reflète le désir du peuple. C’est-à-dire que ce soit le vrai suffrage, le verdict même des urnes qui sera traduit. Que les députés soient issus d’un scrutin transparent. C’est ce que nous défendons.

Toutes ces réunions interminables, ce cadre de dialogue et plus globalement toute cette lutte que nous menons, c’est pour ça. Pratiquement, nous avons nos alliés que n’entendons quitter pour quoi que ce soit.

GCI : Le président du PEDN lui-même a dit que c’est sur pression notamment des notables de la Haute Guinée, qu’il avait fini par s’allier avec le président Alpha Condé. Aujourd’hui, les mêmes pressions reviennent, il accepte la rencontre avec le président Alpha Condé. Est-ce que logiquement, il n’est pas possible que les mêmes pressions aillent jusqu’à réconcilier les deux ?

Dr. Z.D : Les contextes sont différents. Ils sont différents dans la mesure où ce dont vous parlez, se situait dans le cadre des élections présidentielles. Après, il y a eu des accords qui n’ont pas été respectés. Parce que quand on signe un accord, la moindre des choses, c’est que quand il y a victoire, les alliés qui ont permis d’avoir ce résultat probant, puisse gouverner ensemble et que leurs projets de société soient mis en commun pour diriger le pays. Mais tel n’a pas été le cas.

Nous n’avons pas été satisfaits. Il y a eu ce problème. Il y a eu une rupture entre les deux hommes politiques. Le Professeur a tendu la main à l’opposition. Il a reçu bien d’autres leaders avant Monsieur Lansana Kouyaté. Le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a fait le tour des Etats majors politiques. Mais il n’a jamais été au PEDN, ni à l’UFC. On a mis l’ADP de côté. Donc, les pressions ne peuvent en aucun cas nous faire dévier de notre principal objectif qui est celui d’avoir des élections législatives crédibles, d’avoir une CENI consensuelle, etc. Aucune pression ne va venir nous amadouer de nouveau pour nous mener sur ce terrain-là. Parce que le PEDN et son leader ne sont pas si dupes. On peut tromper quelqu’un une fois, mais je ne pense qu’il se laisse tromper tout le temps.

GCI : Maintenant, on va évoquer justement votre parti. Comment se porte-t-il et comment envisage-t-il les prochaines échéances électorales ?

Dr. Z.D : Le PEDN se  porte très bien. Nous avons tous les jours des adhésions. Cela nous donne beaucoup d’espoir. Vous savez d’ailleurs suivi le déplacement de Monsieur Kouyaté à Kankan. L’accueil dont il a été l’objet. Cela nous rassure et nos différents responsables travaillent sur le terrain. Malgré toutes les persécutions dont ils sont victimes. Ils tiennent bon. Concernant les élections législatives, nous sommes sur le terrain. Nous avons peaufiné tous nos plans et on attend qu’on termine le dialogue. Lorsque les acteurs seront d’accord sur la nouvelle CENI, cette CENI va élaborer un chronogramme et nous irons défendre notre idéal sur le terrain, et pour demander le suffrage pour nos députés uninominaux et pour notre liste nationale.

GCI : Comment votre base électorale partage-t-elle la position officielle de votre parti à l’égard du gouvernement du président Alpha Condé ?

Dr. Z.D : Notre base considère que l’évaluation de la première année de la gestion du pouvoir par le Pr. Alpha Condé aboutit à un bilan vraiment négatif. Parce que les résultats obtenus sont nettement en deçà des attentes. Les populations à la base qui sont nos militants souffrent. Il n’y a même pas à s’interroger. Les critiques fusent de partout à côté de la cherté de vie, à cause du chômage qui enfle tous les jours et la précarité est toujours là. Donc, il y a beaucoup de tourments qui assaillent nos militants. Ce qui fait que l’espoir est déçu. Ils sont sceptiques. Pour cela, ils ne comptent que sur la tenue de ces élections législatives-là, pour que, la présence de l’Assemblée nationale crédibilisant un tout petit peu notre pays, les investisseurs, rassurés, reviennent et pour que nous puissions bénéficier de l’assistance financière internationale.

GCI : La chose politique étant quelque peu communautarisée dans notre pays, est-ce qu’il n’y a pas de risques de désaveu de la position officielle du PEDN pour les électeurs à la base ?

Dr. Z.D : La plupart de nos électeurs ont un idéal. Ils croient en leur leader, Lansana Kouyaté. Ceci est du au résultat qu’il avait obtenu au moment où il était à la tête du gouvernement de consensus. En quinze mois, malgré toutes sortes d’embûches, il a pu poser des actes. A cause de cela, les populations lui font confiance. Bien entendu, il faut reconnaître qu’il y a des tentatives d’intoxication émanant des partis adverses qui font courir des rumeurs et autres. Mais il est important que les Guinéens comprennent qu’il faut aller au-delà des considérations ethniques et communautaires. Cela n’arrange pas un pays. C’est très dangereux pour la stabilité. Donc, on a intérêt à la réconciliation nationale à adhérer à des partis politiques en fonction de considérations autres que celles ethniques et communautaires. C’est très important.

Il ne faut pas que les politiciens divisent les Guinéens. Heureusement, au PEDN, on est un parti national. On est implanté partout. Nos fiefs sont surtout en Forêt, à Beyla et Macenta notamment. Les résultats du premier tour en font foi. Les circonscriptions électorales dans lesquelles le PEDN est arrivé en tête en Guinée Forestière et non en Haute Guinée.

GCI : D’un point de vue plus personnel, comment vivez-vous les responsabilités qui sont les vôtres au sein du PEDN ?

Dr. Z.D : Je dois tout d’abord féliciter et remercier le président du PEDN, son excellence Monsieur Lansana Kouyaté, pour le crédo qui est le sien en matière de promotion féminine. C’est un monsieur qui croit vraiment aux capacités des femmes. C’est pourquoi il ne ménage rien pour l’émancipation des femmes. Il nous soutient. Et au niveau du bureau exécutif national, il y a beaucoup de femmes. Moi-même, en tant que femme, je suis son numéro deux. Cela prouve à suffisance qu’il est pour l’émancipation des femmes à tous les niveaux. Il nous encourage à travailler au même titre que les hommes. Même sur la liste nationale que nous devons présenter, non seulement il insiste pour le respect du taux de 30 % de femmes recommandé, mais il tient également à ce que l’on figure en très bonne place. Parce qu’il ne suffit de dire simplement 30 %. Si ces 30 % sont respectés, mais que les femmes en question ne se trouvent qu’en queue de liste, ça ne sert pas à grand-chose.

GCI : Mais est-ce qu’autour de vous, les hommes vous facilitent la tâche ?

Dr. Z.D : Je dois dire que je n’ai pas de problème avec les hommes autour de moi.

GCI : Enfin, comment conciliez-vous vos responsabilités au sein du parti et à la Fédération guinéenne de football, avec celles de la mère de famille que vous êtes également ?

Dr. Z.D : Effectivement, ça fait un peu trop comme occupations. Certains me disent que la politique et le sport ne font pas bon ménage. C’est vrai que les deux sont, d’un certain point de vue, différents. D’un côté, le sport, c’est le fair-play, le respect de l’adversaire, le respect des règles du jeu, le pardon, etc. alors que de l’autre côté, la politique renvoie à une atmosphère un peu féroce, un champ de bataille que certains mêmes qualifient de panier à crabes. Moi je parlerai d’un univers impitoyable. Mais qu’à cela ne tienne, il y a quelque chose en commun. C’est que des deux côtés, on a affaire directement au public, à la population, à beaucoup de gens, ….

Donc, je réussis à concilier les deux dans la mesure où il y a rarement chevauchement des activités. Mais même quand c’est le cas, en général, je réussis à m’en sortir. Parce que les horaires diffèrents. Ce qui fait que dans la journée, je peux assister à trois réunions à savoir une réunion au niveau du parti, une autre avec nos alliés et une dernière à la fédération. Cela arrive, mais à des horaires différents. Et du coup, je peux me planifier.

Généralement, nos réunions politiques se tiennent les samedis. Et heureusement, ce jour, je ne suis jamais à la fédération. Les jours où on a des matches, ce sont les dimanches, nous ne faisons rien au sein du parti. Je réussis à dresser mon emploi du temps de cette façon. Au niveau familial, maintenant, mes enfants ont tous grandi. Ils sont soit au collège, soit au lycée. Ce qui fait que j’ai moins de problèmes. Au moment où ils étaient plus petits, ne pouvais pas être autant absente de la maison.

Et j’en profite pour remercier mon mari, le ministre Mamady Traoré. Qui me comprend beaucoup dans mes activités, dans mon combat, et il me facilite la tâche et m’assiste beaucoup. C’est ainsi que même quand je m’absente beaucoup du foyer, il ne me tient trop rigueur, parce qu’il sait que j’ai à cœur de mener des activités, de m’épanouir, etc.  Il me laisse m’épanouir. Ce qui est déjà beaucoup. Servir mon pays, est un irrésistible devoir pour moi. C'est le sens que je donne à ma vie, voilà pourquoi je me suis engagée au sein du PEDN.

Propos recueillis exclusivement par Boubacar Sanso Barry  et Lamine Camara pour GuineeConakry.info

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