LUTTE CONTRE L’EXCISION: Espoir et défi

L’humanité a célébré ce 6 février 2014, la 11ème journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines. Comme c’est le cas à l’occasion de toutes les journées thématiques à caractère universel, le monde en a profité pour se pencher davantage sur le phénomène des mutilations génitales féminines en général et sur l’excision en particulier. Il fallait faire une halte pour évaluer le chemin parcouru, et se faire une idée de la distance qui reste d’ici la nécessaire victoire. Cette année, le constat d’un certain progrès a été fait à travers des nombreuses manifestations organisées aux quatre coins du monde. Cependant, ne faisant nullement dans le triomphalisme, les nombreux militants et militantes pour l’abandon de la pratique de l’excision ont eu le courage de reconnaître les défis qui restent à relever. En conséquence, les acteurs de la bataille se disent plus que déterminés. Une constance qui encourage l’optimisme. Au regard des statistiques sur l’excision, c’est un euphémisme que de parler de progrès. En effet, à date, ce seraient quelques trois millions qui continueraient à subir la pratique de l’excision chaque année... 22:37 6-2-2014

Ce chiffre devant s’ajouter aux quelques 140 millions qui l’ont déjà qui en endurent les conséquences fâcheuses: risques de septicémie et de stérilité, abolition du plaisir sexuel, règles et accouchements douloureux, etc. Mais bien avant ces conséquences qui s’inscrivent plus ou moins dans le long terme, il est à préciser que certaines variantes de l’excision (infibulation, introcision, etc) constituent d’atroces atteintes à l’intégrité physique de la femme.

Même si ça et là, certains défenseurs de cette pratique relevant de la violation des droits de la femme, essaient de la justifier par des raisons socioculturelles (religion, mœurs éducatives), il est de plus en plus admis que l’excision est une composante des nombreux outils que l’homme s’est fabriqué pour exercer sa domination et asservir la femme. Les principaux foyers de résistance du phénomène demeurent encore l’Afrique et l’Asie dont le Moyen-Orient.

En dépit de ce tableau relativement sombre, une lueur d’espoir se manifeste. Cependant, les victoires en la matière sont plus de l’ordre des symboles. Il y a tout d’abord que de plus en plus de personnes perçoivent l’excision comme une pratique néfaste et nuisible à la santé de la femme. Avec une telle perception, la tendance à l’abandon s’inscrit dans une démarche irréversible.

De ce premier éveil d’ordre général, découle une autre victoire qui est celle contre la conception qui ramenait l’origine de la pratique à certaines religions. Bien entendu, certains prêcheurs continuent à encourager la pratique. Mais il leur est désormais difficile d’invoquer des textes sacrés pour appuyer leurs arguments ! Ces prises de conscience incitées par les nombreuses ONG qui se battent pour l’abandon de l’excision, commencent à influencer les institutions. C’est ainsi qu’à la faveur de sa 27ème Assemblée générale, l’ONU a adopté le 28 novembre 2012 la toute première résolution interdisant les mutilations génitales féminines.

Là aussi, il est bien entendu davantage question de symbole. En effet, une telle résolution n’est pas automatiquement suivie de l’abandon systématique de la pratique. Pourtant, c’est un message d’une grande portée qui est envoyé aux derniers réfractaires. Et, sans doute, un encouragement à tous et toutes ceux qui se battent pour voir l’excision disparaître à jamais. Certains d’entre eux voudront utiliser une méthode plus conciliante. D’autres par contre prêcheront l’approche radicale. Tout le monde cependant s’accorde sur le fait le phénomène n’a pas sa raison d’être, et qu’il faut faire en sorte qu’il soit banni du comportement de l’espèce humaine.   

 

Salématou Diallo pour GuineeConakry.info

 

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