On note la présence d’un ministère de la Jeunesse et l’Emploi Jeunes dirigé par Sanoussy Bantama Sow, un ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la formation professionnelle occupé par Damantan Albert Camara et un ministre du Travail et de la Fonction Publique qui a pour patronne, la syndicaliste Fatoumata Tounkara. Du jamais vu en Guinée »a martelé un confrère de la place.
Pour un étudiant en Sociologie à l’Université de Sonfonia, sise dans la banlieue de Conakry, le nouveau Premier ministre n’a pas eu le temps nécessaire de composer cette première vague de ministres : “Le Premier ministre a été pris au dépourvu. Il a été mis devant le fait accompli. Personnellement, je pense que nous assistons à une sorte de coloration trompeuse, dans la mesure où on veut sacrifier les compétences, au nom des équilibres régionaux ou politiques“ a- ?t- ?il précisé.
« Dans cette première vague de nomination, au moins cinq anciens, sur dix sept promus. Contrairement à son slogan de campagne, je pense que le nouveau pouvoir veut faire la rupture avec la continuité. Sinon, le retour des anciens n’en vaut pas la peine. Je me demande sur quelle base, ils ont été pris. Sont-ils compétents, recommandés ou récompensés ?“ s’est interrogé un cadre de l’administration guinéenne.
Pour un confrère de la place, le Pr Alpha Condé a su préserver les équilibres régionaux, politiques et ethniques du pays, à travers un subtil dosage et de mélange : « C’est un mélange difficile. Si est revenue à la Basse, chacune des trois autres régions du pays ont obtenu un ministère d’Etat. En plus, certains Alliés, qui ont soutenu Alpha Condé aux élections ont été portés à la tête de ces ministères d’Etat » a- ?t- ?il affirmé.
“Je pense que ce nouveau Gouvernement est un dosage équilibré. Toutes les quatre régions du pays y sont représentées. Il y a des femmes, des anciens, des nouveaux, des jeunes, des militaires, des proches de Sékouba Konaté, des proches de Dadis Camara. Je pense que le choix ne sera pas facile“ a expliqué une étudiante d’une université privée de Conakry.
Pour un professeur d’Histoire, qui enseigne dans une école privée de la banlieue de Conakry, la procédure de nomination a été faussée dès le départ : « Le Premier ministre devrait d’abord procéder à la restructuration de son Gouvernement pour que l’opinion sache le nombre et le nom des portefeuilles disponibles. Puis, il devrait définir sa feuille de route. Enfin, publier l’ossature de son Gouvernement. Mais voilà qu’on veut brûler les étapes. Aussi, nous attendions tout le gouvernement en un coup, mais voilà qu’on veut le former, de manière progressive, avec une certaine hésitation. Cela risque de jouer sur le cap des 100 jours. J’ai l’impression que les attentes sont si fortes et que les postulants sont ni nombreux, qu’on veut contenter tout le monde, sans heurter personne“ a- ?t- ?il soutenu.
Pour un membre du Conseil national de , ces premières nominations ne rassurent pas : “On parle de dosage ethnique, d’accord, mais mo je pense que c’est de la coloration ethnique. Personnellement, je dis qu’il n’y a pas de poids lourds parmi les promus, des cadres qui peuvent dire non au chef quand il le faut. Il manque de leadership et de charisme chez les nominés. En revanche, ce sont des personnes qui resteront redevables au chef qui les a nommés, au lieu de servir le pays“ a- ?t- ?il dit.
Propos recueillis par LO
