
Cette cérémonie a connu la présence de l’ambassadeur de France, Bertrand Cochery , Gerardus Gielen, le représentant de l’Union Européenne en Guinée, le ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, Gassama Diaby, l’écrivain-historien, Djibril Tamsir Niane, le représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme, Marie-Louis Bouaka, le vice président de l’UFDG, Bah Oury et tant d’autres invités de marque, venus des institutions nationales et internationales des droits de l’Homme.
Après les différents discours de circonstance, les membres et sympathisants de l’Association des Victimes du Camp Boiro, ont battu le pavé du pont 08 novembre jusqu’au Camp Boiro, où près 80 Guinéens ont trouvé la mort, sous le régime Sékou Touré, selon le rapport d’Amnesty international.
Dans son allocution, le président de l’Association des Victimes du Camp Boiro, Sidikiba Keita a indiqué que ‘’de 1971-2016, il y a aujourd’hui 45 ans ! C’était l’aube .Conakry découvrait des corps pendant aux rambardes du pont Tombo face à l’océan Atlantique. ‘’ Il a ensuite déclaré que la radio , en ce petit matin , égrenait étrangement des chansons inédites de la cantatrice Myriam Makéba, dont la voix cyniquement détournée ce jour-là de son combat contre l’apartheid, chantait une étrange révolution, dévoreuse des meilleurs fils de la nation.
« Ils figuraient dans la vague des pendaisons orchestrées ce jour-là, dans l’ensemble du pays, ainsi que les pelotons d’exécution qui officièrent durant la même nuit, emportant 80 personnes. C’était la nuit du 24 au 25 janvier 1971 !’’, a affirmé Sidikiba Keita.
Le président de l’AVCB a également noté que dans une programmation digne des pires méthodes nazies, ces victimes expiatoires avaient été extraites des différents espaces concentrationnaires dont, notamment, le camp Kémé Bouréma de Kindia et le camp Boiro de Conakry, « pour être immolées sur l’autel de la haine et de l’injustice, à travers l’ensemble du pays, dans le but de frapper fort dans un seul et unique but : diffuser et renforcer la terreur d’un peuple opprimé et subjugué. »
A Conakry, c’étaient de gauche à droite, Barry III, Baldet Ousmane, Magassouba Moriba et Kara de Soufiane, tous ‘’compagnons de l’indépendance’’. ''Le devoir de mémoire est sacré et imprescriptible, sachons l’entretenir pour grandir et aspirer à des lendemains meilleurs ! Plus Jamais ça.’’, a-t-il conclu.
Cette cérémonie a été clôturée par la lecture du Saint Coran et la pose de la première pierre de la construction d’une stèle à la mémoire des disparus sous le régime de feu Sékou Touté au Camp Boiro.
Léon Kolié pour GCI
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