
Ces contre performances, auxquelles s’ajoutent une baisse drastique des financements extérieurs1 et la
mauvaise gestion des ressources disponibles, ont fortement affecté les conditions de mise en oeuvre du
DSRP1 et limité les progrès accomplis dans le sens de la réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD). Ainsi, l’incidence de la pauvreté au niveau national, qui était de 49,2% en 2002,
est passée à 53,6%2 en 2005. De même, l’offre et la qualité des services publics de base se sont
sensiblement détériorées. En 2005, plus d’un enfant sur cinq (21%) n’avait pas encore accès à
l’éducation primaire, tandis que le taux de mortalité infanto-juvénile s’élevait à 163‰ et celui de la
mortalité maternelle à 980 pour 100.000 naissances.
Les tensions sociales qui ont secoué le pays de mars 2006 à février 2007, et qui ont abouti à l’avènement
d’un nouveau Gouvernement placé sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
s’expliquent en grande partie par la dégradation des conditions de vie des populations et la persistance
des problèmes de gouvernance. Elles soulignent également la nécessité d’un nouvel élan de l’action
gouvernementale pour consolider la paix sociale et relancer le processus de développement du pays.
C’est conscient de cela que le nouveau Gouvernement a donné une impulsion à l’élaboration du DSRP2,
qui aura vocation de mobiliser et canaliser tous les efforts autour des objectifs prioritaires de
développement du pays (amélioration des revenus, accès à l’éducation, à la santé et à l’eau potable,
etc.). Au regard de l’engagement du Gouvernement pour l’atteinte des OMD à l’horizon 2015, d’une part,
et du recoupement de ces objectifs avec les priorités nationales, de l’autre, ce second DSRP servira de
cadre d’opérationnalisation des OMD en Guinée pour la période 2007-2010.
L’élaboration du présent Document s’appuie sur une série de travaux réalisés au cours des trois
dernières années. Il s’agit de: (i) l’élaboration de trois rapports de mise en oeuvre du DSRP1; (ii)
l’évaluation du DSRP1, qui a été réalisée par une équipe de consultants indépendants de décembre 2005
à avril 2006; (iii) l’affinement des DSRP régionaux (2005-2006); et (iv) les diagnostics sectoriels et
l’évaluation des besoins pour l’atteinte des OMD (janvier–décembre 2006). Ces différents exercices ont
bénéficié de la contribution de tous les acteurs (administration, institutions républicaines, organisations de
la société civile, populations à la base et partenaires au développement), assurant ainsi au DSRP II une
base participative solide.
La présente note fait le récapitulatif de ce DSRP II. Elle comprend six rubriques. La première est
consacrée à l’analyse de la pauvreté. Elle est suivie du contexte général qui traite de l’élaboration et de la
mise en oeuvre de la SRP, notamment au regard des contraintes économiques, financières et sociales du
pays, de la problématique de la gouvernance ainsi que des enjeux et défis liés à la mise en oeuvre des
OMD. Les troisième et quatrième rubriques portent respectivement sur la gouvernance et le renforcement
des capacités, et sur l’accélération de la croissance économique et l’emploi décent en faveur des
1 Entre 2003 et 2006, le total des investissements sur financement extérieur est passé de 148,6 à 72,5 millions de dollars US
(source: données du cadrage macroéconomique).
2 Résultats de l’enquête EIBEP2002/03 et projections sur la base des principaux indicateurs macro-économiques du pays.
5
pauvres. Les questions de développement du capital humain telles que l’amélioration de l’accès aux
services d’éducation, de soins de santé, de nutrition, de protection sociale et d’assainissement sont
appréhendées dans l’avant dernière partie. Le traitement des coûts ainsi que celui des mécanismes de
financement et de suivi-évaluation conclut la note.
6
I. Diagnostic de la pauvreté
Le niveau de pauvreté de la population guinéenne reste préoccupant. Le profil monétaire établi en 2002,
montre que près de la moitié de la population (49,2%) vit au-dessus du seuil de pauvreté, estimé à
387.692 FG (196 USD) par personne et par an. Parmi ces individus pauvres, 19,1% vivent dans une
situation d’extrême pauvreté.
L’une des caractéristiques de la pauvreté en Guinée est la très forte concentration des revenus (l’indice
de Gini est de 0,403). En effet, les ménages classés parmi les 40% les plus pauvres ne totalisent que
17% de la consommation nationale contre 68,2% pour ceux appartenant aux 40% les plus riches.
Les difficultés économiques que le pays continue de traverser depuis 2003, ont aggravé la pauvreté.
L’incidence de la pauvreté atteint 50% en 2003, 50,1% en 2004 et 53,6% en 2005.
Les régions les plus touchées par le phénomène sont la Haute Guinée (67,5%) et la Moyenne Guinée
(55,4%). La situation en Guinée Forestière s’est fortement détériorée suite à l’afflux de réfugiés que cette
région a connu depuis 1990. Elle enregistre un ratio de pauvreté de 54,4% alors qu’elle était la région la
moins pauvre en 1994. Les régions administratives de Kankan (67%), Labé (65%), Faranah (61%) et
N’zérékoré (56%) sont les plus touchées par le phénomène de pauvreté.
En Guinée, la pauvreté est surtout accentuée en milieu rural où 60% de la population est pauvre. Ce
milieu contribue à 86% à la pauvreté globale. Dans les centres urbains, la paupérisation prend également
de l’ampleur. L’incidence de la pauvreté atteint 21% à Conakry et 27% dans les centres urbains de
l’intérieur du pays.
Du point de vue de l’utilisation des revenus, les dépenses alimentaires accaparent plus de 50% du revenu
moyen des guinéens, ce qui leur laisse peu de possibilité pour la satisfaction des autres besoins
essentiels.
Dans le domaine social, d’importants progrès ont été enregistré surtout dans le domaine de l’éducation de
base mais beaucoup reste à faire pour améliorer la qualité de l’enseignement. Le taux brut de
scolarisation (TBS) se chiffre à 78% en 2005/2006. L’objectif de l’éducation pour tous à l’horizon 2015
pourrait être atteint si la tendance actuelle se maintient. Au secondaire premier cycle, le TBS se chiffre à
43% en 2005/2006. Le taux d’achèvement du cycle primaire 60% en 2005/2006.
En termes d’équité, les filles du primaire ont été les premières bénéficiaires de l’expansion de l’éducation.
L’indice de parité filles/garçons est passé de 0,66 en 2001 à 0,81 en 2006.
Malgré ces progrès, de nombreuses disparités persistent entre le milieu urbain et le milieu rural ainsi
qu’au niveau des différentes régions du pays. Malgré celles ci, les progrès réalisés ont d’avantage profité
au monde rural (donc aux pauvres) qu’au milieu urbain. En effet, au primaire le TBS du milieu rural a
augmenté de 17 points sur la période 2000-2006 contre 8 points pour les centres urbains de l’intérieur du
pays.
Au niveau du secondaire 1er cycle, le niveau de scolarisation dans le secondaire en milieu rural demeure
très faible à cause du manque d’infrastructures de proximité (le TBS est de 18%).
Malgré le bond quantitatif accompli en matière d’éducation, d’énormes efforts restent à faire au niveau de
l’amélioration de la qualité des prestations fournies. Les enquêtes d’opinion réalisés dans ce cadre
indiquent comme principales contraintes à lever le manque de livres, de fournitures, le manque
d’enseignants, le mauvais état de l’établissement, la qualité de l’enseignement dispensé, la violence en
7
milieu scolaire et le manque de discipline.
En ce qui concerne la qualité des ressources humaines disponibles dans le pays, la quasi-totalité (près de
72%) de la population adulte est analphabète. La situation est plus préoccupante chez les femmes qui
enregistrent un taux d’analphabétisme 86%.
Les principaux défis à surmonter au niveau du secteur de l’éducation sont relatifs à l’insuffisance
d’infrastructures et de ressources humaines, à la faible qualité de l’enseignement ainsi qu’à la faiblesse
des moyens financiers mis à la disposition du secteur (1.4% du PIB).
Dans le domaine de la santé des progrès ont été réalisés dans le domaine de la santé de la reproduction.
La proportion de femmes ayant bénéficié de l’assistance à l’accouchement par un personnel formé est
passée de 35% en 1999 à 38% en 2005. La mortalité infantile a légèrement reculé passant de 98 pour
1.000 naissances vivantes en 1999 à 91 pour 1.000 en 2005, la mortalité infanto-juvénile a également
enregistré une baisse passant de 176,9 pour 1.000 en 1999 à 163 pour 1.000 en 2005. Le taux de
mortalité maternelle demeure à un niveau très élevé (980 pour 100.000 naissances vivantes en 2005).
En matière de prévention, la proportion d’enfants complètement vaccinés contre les maladies cibles du
PEV est passée de 32% en 1999 à 37% en 2005. Les carences en iode et l’anémie sont aussi largement
répandues chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes. Plus de sept enfants sur dix âgés de 6-59
mois (77%) sont atteints d’anémie (23% sous une forme légère, 45% sous une forme modérée et 7%
sous une forme sévère). Chez les femmes, plus de la moitié des femmes (53%) sont atteintes d’anémie
(35% sous une forme légère, 17% sous une forme modérée et 2% sous une forme sévère).
La situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans s’est dégradée avec L’insuffisance pondérale
s’est aggravée, passant de 23% en 1999 à 26% en 2005, soit une hausse de 13% sur la période.
S’agissant de la pandémie du VIH/SIDA, les tests réalisés au niveau national montrent que la prévalence
se chiffre à 1,5%. Les femmes, avec un taux de prévalence de 1,9%, sont nettement plus infectées que
les hommes (0,9%). Il en résulte un ratio d’infection de 2,1 entre les femmes et les hommes.
A l’instar de ce qui a été observé dans le secteur de l’éducation, beaucoup d’efforts restent à faire pour
améliorer la qualité des prestations sanitaires. Les principaux défis à surmonter concernent le coût élevé
des services, la qualité du traitement, la longue attente et le manque de médicaments.
Les principales contraintes auxquelles sont confrontés les services de santé sont entre autres: (i) la
faiblesse des ressources financières allouées au secteur (0,4% du PIB), le retard de décaissement des
fonds alloués et la déperdition des fonds alloués aux structures déconcentrées; (ii) l’insuffisance
d’infrastructures de proximité (faible couverture des Districts en Poste de Santé); (ii) la faible intégration
des Projets et programmes; (iii) la non couverture du Paquet minimum pour l’ensemble des maladies
rencontrées;(iv) le sous équipements de certaines structures; (v) les ruptures récurrentes en
médicaments essentiels, vaccins et consommables dans les structures sanitaires; (vi) la faible couverture
des zones enclavées en médicaments essentiels; (vii) le prix très élèves des médicaments essentiels et la
surtarifiaction des services de santé; (viii) la mauvaise répartition du personnel existant entre Conakry et
le reste du pays; (ix) la faible motivation des agents affectés dans les zones de poche de pauvreté; (x)
l’absence de mécanisme approprié de gestion des Fonds d’indigences; (xi) la faible appropriation des
agents de santé de l’esprit des mutuelles et des organes consultatifs de gestion des structures de soins;
(xii) le dysfonctionnement du système de gestion du secteur; (xiii) la faible prise en charge des personnes
vivant avec le VIH/SIDA et; (xiv) la faible sensibilisation et l’éducation sur les aliments nutritionnels
S’agissant de l’accès aux autres infrastructures socio-économiques, les résultats enregistrés sont faibles
à l’exception de ceux liés à l’accès à l’eau potable. En effet, Le taux d’accès à l’eau potable est
8
appréciable (62%) comparé à la moyenne des pays africains au Sud du Sahara (58%). En milieu rural, le
taux d’accès est passé se chiffre 52,8% grâce aux investissements réalisés dans le domaine des forages.
Ce qui a fortement contribué à l’amélioration de l’accès des pauvres à l’eau potable. Malgré ces progrès,
les populations urbaines continuent de rencontrer des difficultés d’approvisionnement en eau potable
depuis 2001. Les perturbations de la desserte en eau potable se sont accentuées dans la capitale où la
fourniture en eau s’est fortement dégradée. Alors que la dotation journalière par habitant était de 47 litres
sur la période 1999-2000, elle ne représentait en moyenne en 2004 pour les villes de l’intérieur que 7
litres d’eau par jour et par habitant et à Conakry 20 litres par jour et par tête. Une des raisons de la baisse
de la desserte réside dans la faible exploitation des capacités existantes aussi bien à Conakry (70%)
qu’à l’intérieur du pays (23%), à l’urbanisation rapide et à l’insuffisance d’équipements. Ceci correspond à
une production moyenne d’environ 30 millions de M3 d’eau par an (25,8 millions de M3 pour la capitale et
3,9 millions de M3 pour les villes de l’intérieur).
Les principales contraintes auxquelles sont confrontées le secteur de l’eau concernent: (i) l’insuffisance
des équipements qui n’ont pas nécessairement suivi l’expansion des centres urbains; (ii) la faible
utilisation des capacités quant elles existent; (iii) la faible productivité du secteur qui se chiffre à 35% en
moyenne sur la
période 1997-2005 (sur chaque 100 litres d’eau produites, le secteur ne recouvre que la valeur
correspondant à 35 litres); (iv) le taux élevé de fraude (13%) qui limitent les performances commerciales
des sociétés chargées de la gestion; (v) la faiblesse de la gestion interne du système qui limitent
l’autonomie financière de la SEG.
L’accès aux ressources énergétiques, notamment l’électricité demeure un problème majeur en
Guinée et un véritable handicap pour le développement de petites et moyennes entreprises.
En matière d’éclairage, le pétrole lampant continue d’être la principale source d’éclairage des ménages
guinéens. Près des deux tiers des ménages utilisent cette source. Le pourcentage de personnes utilisant
l’électricité comme source d’éclairage est faible et se chiffre à 19%. Outre la faiblesse de l’accès des
ménages à l’électricité, la qualité du service offert est médiocre, les coupures étant très fréquentes. Les
conséquences en sont la baisse de la productivité de l’économie qui entraîne elle-même le ralentissement
de la croissance et donc l’aggravation de la pauvreté.
Les infrastructures de communication, notamment le téléphone demeurent faibles mais en pleine
expansion grâce au téléphone mobile. Seulement 2.2% de la population ont accès au le téléphone fixe
et 3.7% pour le mobile L’accès à la téléphonie est essentiellement urbain, le milieu rural n’en profite
pratiquement pas. Les difficultés de développement des télécommunications sont plutôt liées à l’offre qu’à
la demande.
S’agissant des services de transport public, leurs faiblesses limitent l’accès aux services d’éducation et de
santé et aux marchés. En moyenne, les ménages mettent 52 minutes pour accéder aux services de
transport public le plus proche (16 minutes en milieu urbain et plus d’une heure en milieu rural.). En outre,
28% des ménages mettent plus d’une heure pour accéder à un service de transports publics.
Les ménages les plus pénalisés sont ceux du milieu rural, surtout ceux résidant en Moyenne Guinée, en
Haute Guinée et en Basse Guinée. Ces difficultés s’expliquent par la faiblesse des infrastructures de
transport, notamment le réseau routier. La densité routière de la Guinée est faible (2,9 km pour 100 KM2)
comparativement à celle des autres pays l’Afrique Sub-saharienne (6 à 10 Km/100 KM2). Seulement,
28,7% du réseau routier est bitumé et les routes non bitumées posent des problèmes d’accessibilité,
surtout dans la zone forestière à cause de la densité pluviométrique et la nature des sols.
En ce qui concerne, l’accès aux services d’assainissement, on notera l’absence/ou l’insuffisance de
services d’assainissement, qu’il s’agisse de l’évacuation des eaux de pluie et des eaux usées ou de
9
l’élimination des déchets solides. L’une des conséquences directes est la dégradation du milieu naturel et
l’impact négatif sur la santé des populations.
L’évacuation des eaux usées, se fait généralement par fosses ou par épandage sur le sol. Elles sont
également déversées dans les caniveaux, les rues et les espaces libres. Il n’existe pratiquement pas
d’infrastructures d’assainissement collectif ou semi collectif d’évacuation et de traitement des eaux usées
à l’exception de Conakry où le réseau d’égouts se limite à la commune de Kaloum. Seulement 2,1% des
ménages guinéens utilisent des toilettes avec chasse d’eau. Ce type de toilette se retrouve généralement
à Conakry (9,2%) chez les ménages à revenus élevés. L’évacuation des eaux vannes se fait
principalement par des latrines souvent sommaires, qui desservent environ deux ménages sur trois au
niveau national (66,8%). Parmi eux seulement, seulement 44,1% sont des latrines couvertes. Les
ménages qui ne disposent d’aucun système d’assainissement représentent 27,1%. ce ratio atteint 37,6%
en milieu urbain. S’agissant des déchets solides, le principal mode d’évacuation des ordures ménagères
est le rejet dans la nature (espaces libres, cours d’eau, mer, caniveaux, etc..). Cette pratique est utilisée
par 77% des ménages (93% en milieu rural, 18,1% à Conakry et 64,4% dans les autres centres urbains).
Le ramassage public des ordures ménagères ne se fait qu’à Conakry et concerne 55,4% des ménages, le
ramassage privé compte pour 10,5% et l’incinération pour 6,1%.
L’emploi est un des principaux déterminants de la pauvreté. Il est le moyen le plus sûr pour s’affranchir de
la pauvreté grâce aux revenus qu’il procure. Le chômage frappe particulièrement les jeunes diplômés
(16,6% pour: ceux qui ont atteint un niveau d’éducation du secondaire 2ème cycle, 15,4% pour ceux qui
ont achevé l’enseignement technique professionnel et près de 12% pour ceux nantis d’un diplôme
universitaire ou post-universitaire).
L’agriculture constitue la principale activité des ménages pauvres et la première source de revenus des
ménages ruraux. Les ménages d’agriculteurs enregistrent des taux élevés de pauvreté (62,5%). Ils
contribuent à 53,2% à la pauvreté globale. Le type d’agriculture pratiqué en Guinée est essentiellement
une agriculture de subsistance pouvant difficilement procurer des revenus substantiels. Les superficies
cultivées sont généralement faibles. Ce qui constitue un véritable défi pour la réduction de la pauvreté en
milieu rural. Les pauvres de ce milieu tirent l'essentiel de leurs revenus (65,2%) des activités agricoles.
L’analyse genre de la pauvreté montre également des disparités importantes au détriment des femmes,
en dépit de l’affirmation de l’égalité entre l’homme et la femme devant la loi. Au regard des conditions de
vie des femmes (86% des pauvres vivent en milieu rural; et ils sont constitués de 53,3% de femmes) et de
leur poids démographique (51% de la population), la pauvreté de la femme guinéenne, ne s’explique pas
seulement par le phénomène « genre » mais elle résulte également des pesanteurs socio-économiques.
L’évaluation de la mise en oeuvre du DSRP I a révélé toute l’importance de la bonne gouvernance dans
l’atteinte des objectifs de réduction de la pauvreté. Les problèmes de gouvernance se sont traduits par de
faibles performances économiques, la persistance d’obstacles d’ordre institutionnel, juridique et une
corruption généralisée.
10
II. Contexte et objectifs
L’exercice d’élaboration et de mise en oeuvre de la SRP II intervient dans un contexte politique et
économique particulièrement difficile tant sur le plan politique qu’économique. Il s’appuie sur les résultats
de l’évaluation de la SRP I, y compris ceux relatifs au processus participatif, et sur les directives édictées
dans le cadre des OMD. Il planche sur des objectifs de développement non seulement économiques,
mais aussi sociaux et politiques.
2.1 Contexte économique et politique
Depuis 2002, les conditions de vie économiques et sociales de la Guinée n’ont cessé de se détériorer
pour atteindre des niveaux incompatibles avec les aspirations de réduction de la pauvreté et de stabilité
sociale. La mauvaise gestion des ressources publiques dont la corruption à tous les niveaux, le déficit de
dialogue politique et social, le non respect des principes démocratiques, le dysfonctionnement des
institutions sont à la base de cette situation. Celle-ci a récemment culminé par de fortes tensions sociales
qui ont fortement éprouvé le pays et failli compromettre sa paix et son unité.
En effet, les grèves nationales généralisées et illimitées qui ont été déclenchées par des centrales
syndicales en janvier et février 2007 se sont soldées par plus d’une centaine de morts et des dégâts
matériels considérables enregistrées par l’Etat, les opérateurs économiques et les ménages. Elles ont
également abouti à la nomination d’un Premier Ministre de consensus, chef du gouvernement. Cet
avènement d’un Premier Ministre aux pouvoirs plus élargis que d’habitude a engendré le renouvellement
complet de l’ensemble de l’équipe gouvernementale centrale, des gouverneurs de région et des préfets.
Pareillement, des changements profonds de structures et de personnel ont été opérés au sein de
l’entourage des nouveaux ministres.
Les déterminants de ces mutations sont mieux dépistés dans les résultats de l’évaluation de la SRP I.
2.2 Des résultats et leçons de l’évaluation de la SRP I
De décembre 2005 à avril 2006, la SRP I a été l’objet d’une évaluation indépendante qui a révélé que,
globalement, les objectifs de réduction de la pauvreté n’ont pas été atteints, mais que celle-ci s’était
aggravée. Son incidence est passée 49,2% en 2002 à 53,6% en 2005.
Au plan économique, comme le montre le tableau 2.1, au cours des trois années de mise en oeuvre de la
SRP, les performances ont été piètres. La croissance économie s’est établie à 3,3% en 2005 contre un
objectif initial de 5,2%. Le taux d’inflation a atteint 39,1% en glissement annuel et 34,7% en moyenne
annuelle à fin 2006, contre 3% en 2002. En l’espace de quatre ans, le service de la dette a augmenté de
50% et les réserves de change divisées par trois. En corollaire de ces dérapages macroéconomiques
combinés aux problèmes de gouvernance, les concours financiers extérieurs se sont raréfiés.
11
La déconcentration de la gestion des finances publiques n’est pas effective. La passation des marchés
souffre du déficit d’application des dispositions légales et réglementaires édictées en matière de
transparence. Par l’absence d’une articulation réelle entre la stratégie et le budget, ce dernier n’a pas joué
le rôle d’instrument principal de mise en oeuvre de la stratégie. Ces dernières années, le mode de
recrutement et de gestion des agents et cadres de l’Etat, l’insuffisance des moyens de fonctionnement,
auxquels s’ajoutent l’impunité, la sous-qualification et la démotivation des hommes ont réduit
sensiblement l’efficacité de l’économie, y compris les Institutions républicaines.
Sur le plan politique, les partis politiques, les organisations de la société civile, les collectivités
décentralisées présentent beaucoup de faiblesses. Le détournement de deniers publics, la corruption et la
criminalité sont en nette progression. Cela dérive dans une large mesure du fait que l’indépendance,
l’intégrité et l’efficacité du système judiciaire sont limitées. L’effectivité du Conseil supérieur de la
magistrature et du statut du magistrat n’est pas bien assurée. Les interférences du pouvoir exécutif sont
fréquentes. Les juridictions souffrent du manque de locaux, d’équipements adéquats et de crédits de
fonctionnement. La faible rémunération du personnel judiciaire, comme toute la fonction publique,
prédispose à la corruption et aux entorses à la loi.
Au niveau du secteur de l’éducation on enregistre une amélioration des indicateurs quantitatifs: le taux
brut de scolarisation au primaire croît de 77% en 2004 à 79% en 2005; le ratio fille/garçon au primaire
augmente de 0,76 en 2004 et 0,79 en 2005, même si par ailleurs la qualité de l’enseignement s’est
quelque peu détériorée et que les moyens financiers décroissent d’année en année.
Dans le domaine de la santé, la mise en oeuvre de la première phase de la SRP a enregistré des résultats
quantitatifs positifs tant en termes de couverture vaccinale que d’infrastructures. Par exemple, 30
préfectures sur 33 ont un taux de vaccination de DTCP3 supérieur à 80%. Les taux d’antigènes VAR et
VAA, se sont améliorés allant de 60% à 82% et, de 77% à 84% entre 2004 et 2005 respectivement. Les
taux de mortalité infantile, juvénile et infanto- juvénile ont baissé de 98‰ à 91‰, de 88‰ à 79‰ et de
177‰ à 163‰ respectivement entre 1999 et 2005, bien qu’ils soient encore en deçà des objectifs fixés tel
qu’arriver à un taux de mortalité infantile de 70‰. Dans la lutte contre le VIH/SIDA, la synergie des
actions a permis de maintenir le taux de prévalence du VIH/SIDA en dessous de 5%, comme prévu par
les objectifs du DSRP: 1,5% au niveau national, 1,9% chez les femmes et 0,9% chez les hommes.
Malgré ces résultas, on note des difficultés dans la mobilisation des ressources nécessaires à l’atteinte
des objectifs du DSRP. Les subventions n’ont pas substantiellement augmenté et l’accessibilité
géographique et financière n’est pas assurée pour tous les citoyens conformément aux normes, aux
critères et au paquet minimum d’activités par niveau de structure. Le personnel peu compétent et peu
motivé n’est pas suffisant pour couvrir l’ensemble des structures de soins. Les procédures de gestion
administrative et financière, la décentralisation et déconcentration sont certes élaborées mais ne sont pas
appliquées selon les règles de l’art. Les médicaments essentiels, les vaccins et les consommables liés à
3 Au 31 Décembre 2006, la Guinée avait une accumulation d’arriérés de 60 millions de dollars, à laquelle il faut ajouter le
service courant de 2007, évalué à 195 millions, soit un total de 255 millions de dollars US (environ 42% des prévisions
initiales de recettes pour 2007)
Tableau 2.1: Quelques indicateurs de performances de l’économie guinéenne entre 2002 et 2006
Indicateurs 2002 2003 2004 2005 2006
Taux de croissance PIB (en%) 4,2 1,2 2,7 3,3 2,2
Créances nettes Système bancaire sur Etat (mds GNF) 498,7 771,2 977,1 1.129,5
M2/PIB (en%) 12,7 15,0 16,6 17,1 19,7
Réserves change (mois d’importations) 2,3 1,2 0,8 1,3 0,8
Service dette (Mo $US)3 134,2 166,7 180,4 195,9 208,7
Taux inflation (en glissement /%) 5 14.8 27.6 29.7 39,1
Incidence de la pauvreté (%) 49,2 50 50.1 53.6
12
la lutte contre les maladies prioritaires ont connu des ruptures prolongées durant plusieurs années. Ils ne
couvrent pas tout le pays et les prix sont très élevés. La qualité des soins reste aussi une préoccupation.
2.3. Leçons de l’évaluation du DSRP I
Les résultats illustrés dans la précédente rubrique ont permis de tirer quelques leçons pour la présente
phase de la SRP.
En tout premier lieu, l’évaluation a établi avec force qu’en Guinée la mauvaise gouvernance est la base
principale de l’aggravation de la pauvreté. L’affermissement de la gouvernance politique, administrative,
économique et locale, et l’éradication de la corruption doivent être au coeur de la lutte contre la pauvreté.
Les derniers mouvements syndicaux qui ont embrasé tout le pays confortent cette conclusion et ont
permis de faire percevoir l’absolue exigence de préserver la paix et la cohésion nationales.
En second lieu, le manque de création de richesse, matérialisé par les taux de croissance économique
par tête d’habitant négatifs, a davantage influé négativement sur le bien-être des populations. Cela
renvoie aux besoins de stimuler le développement du secteur privé (moteur de la croissance, des emplois
et des revenus) par une nette amélioration de l’environnement juridique, réglementaire, institutionnelle,
financier et infrastructurel des affaires. Il implique également un meilleur ciblage des actions à forts
impacts positifs pour les pauvres et une gestion transparente et judicieuse de l’ensemble des ressources
publiques.
En outre, bien des indicateurs sociaux quantitatifs épousent des tendances à l’amélioration. Toutefois, sur
les plans du financement, de l’accès, de l’équité et de la qualité, les défis à relever restent grands dans
les domaines de la santé, de la nutrition, du cadre de vie, de la protection sociale, de l’éducation et du
VIH/sida. Dans cet ordre d’idée, le chemin à parcourir est encore long pour faire bénéficier aux femmes,
aux enfants, handicapés et autres populations défavorisées leurs justes parts de ressources et de
pouvoirs de décision. A ce point, il faut par exemple mentionner que le poids de la dette est si énorme
qu’il ne laisse pratiquement pas de marge de manoeuvre d’investissements notables ou de réponses
significatives aux besoins de transferts sociaux. Il y a donc nécessité de renouer avec les partenaires au
développement et puis d’oeuvrer dans le sens d’alléger le fardeau de la dette et de mieux rentabiliser
l’aide publique au développement.
Un autre enseignement de la SRP I est que
pour relever véritablement et durablement les
défis évoqués ci-dessus, il faut: (i) se doter
d’une vision; et (ii) requérir la participation de
toutes les parties prenantes. Ces deux points
de cette dernière leçon seront développés
dans les deux rubriques suivantes. Les autres
leçons évoquées auparavant seront l’objet de
plus amples traitements ultérieurs.
2.4 Mise en oeuvre des Objectifs du
Millénaires pour le développement
La Guinée dispose d’une vision, « Guinée, Vision 20104». Mais dans le contexte de la présente SRP, la
référence de vision principale provient des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). En fait,
au regard de la convergence des OMD avec les priorités nationales en matière de réduction de la
4 « Guinée, Vision 2010 » a été élaborée en 1996 et évaluée en 2005. L’une des recommandations de cette
évaluation est le document mérite une révision.
Encadré 2.2: Les OMD à l’horizon 2015
1. Eradiquer l’extrême pauvreté et la faim
2. Réaliser l’éducation primaire universelle
3. Promouvoir l’égalité des sexes
4. Réduire la mortalité infantile
5. Améliorer la santé maternelle
6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et autres
maladies
7. Assurer un environnement durable
8. Mettre en place un partenariat mondial pour le
Développement
13
pauvreté, d’une part, et de la nécessité d’intensifier les efforts pour être au rendez-vous de 2015, d’autre
part, le Gouvernement a engagé en 2005 une vaste réflexion axée sur la planification stratégique des
OMD.
D’une manière générale, l’exercice a consisté en un travail d’évaluation et d’analyse sur le contexte et les
perspectives de développement national fondées sur les impératifs liés aux Objectifs du Millénaire pour le
développement. Il a été structuré en plusieurs étapes: (i) analyse diagnostique des secteurs des OMD; (ii)
évaluation des besoins pour l’atteinte des OMD et développement d’un plan d’investissement à long
terme (dix ans) pour atteindre les OMD; (iii) élaboration du DSRP-II sous la forme d’un cadre budgétaire à
moyen terme, en ce sens que le DSRP est l’instrument d’opérationnalisation des OMD.
Dans ce cadre, les actions entreprises notamment avec l’appui du SNU ont permis: la réalisation des
études diagnostiques sur les secteurs prioritaires des OMD (éducation, santé, développement rural,
aménagement urbain, eau et assainissement, énergie, genre et équité, environnement, et nouvelles
technologies), l’identification et l’évaluation des coûts des interventions nécessaires à l’atteinte des OMD,
et la préparation en cours d’un cadre macroéconomique pour la planification et le financement des OMD.
Au total, les besoins de financement pour l’atteinte des OMD sont estimés à date à 12,5 milliards
de dollars US, soit 1,39 milliards par an sur une période de neuf ans.
2.5 Processus participatif
En général, le choix de la démarche participative répond à un certain nombre de préoccupations que
sont: (i) parvenir à une stratégie pertinente et adaptée aux préoccupations essentielles des populations,
notamment les plus pauvres; (ii) améliorer à la fois la qualité des décisions et le processus décisionnel
dans la gestion des affaires publiques; et (iii) assurer une plus grande efficience des actions publiques et
la pérennisation des acquis. Dans le cas de figure, l’objectif est d’appréhender la pauvreté, telle qu’elle
est ressentie par les populations dans leur vie quotidienne et aussi de débattre de la responsabilité des
différents acteurs dans la formulation, la gestion, le suivi et l’évaluation des actions de développement.
Ainsi, plusieurs niveaux de participation peuvent être notés suivant les étapes de formulation du DSRP2:
1) Elaboration de trois rapports d’étape de mise en oeuvre de la SRP: Ces rapports destinés à
faire le point sur l’état d’avancement de la mise en oeuvre de la SRP ont tous été
confectionnées en collaboration avec les Départements et services concernés de
l’administration publique.
2) Evaluation du DSRP1: A cet effet, un Comité de pilotage comprenant toutes les composantes
de la société (administration, secteur privé, syndicats, ONG) a été mis en place. La Présidence
de ce Comité a été assurée par le Président du Conseil économique et social, tandis que la
Vice-présidence a été tenue par le Président de la Commission des Affaires économiques et
financières de l’Assemblée nationale. L’évaluation a été faite par des consultants indépendants
qui ont rencontré les populations à la base (Régions, Communes, Préfectures, CRD et
Districts) sur toute l’étendue du territoire national.
3) Affinement des stratégies régionales de réduction de la pauvreté: Le Secrétariat Permanent de
la SRP, avec l’appui financier du PNUD a piloté le processus d’amélioration des stratégies
régionales de réduction de la pauvreté à travers sa Cellule de Communication. Ce processus
largement participatif a impliqué non seulement les populations à la base mais également les
OSC opérant dans les Régions administratives. Il a débuté en août 2005 et s’est poursuivi en
2006 par une série d’activités consacrées à l’organisation d’ateliers (lancement et thématique),
de travaux de focus groupes, de rédaction et de validation des SRP régionales.
14
4) Formulation du DSRP2: Prenant en compte les résultats de l’évaluation de la SRP montrant
que dans la formulation du DSRP1 le processus participatif a connu une faible implication des
Organisations de la société civile (21%), contre 46% pour l’administration publique et 33% pour
les partenaires au développement, le gouvernement a décidé d’associer plus largement la
société civile dans l’élaboration du DSRP2. Ainsi, entre le 27 juin et le 28 juillet 2006, le
Secrétariat Permanent de la SRP en collaboration avec la GTZ, a organisé une série d’ateliers
consacrés à l’implication des Organisations de la Société civile au processus d’élaboration du
DSRP2. Ces ateliers ont donné lieu à une analyse du contenu du DSRP1 en termes de forces
et faiblesses, suivie par une analyse approfondie par axe stratégique; la formulation de
propositions concrètes sur la structuration, le contenu, le rôle de la société civile dans la mise
en oeuvre et le suivi- évaluation de la stratégie; et l’élaboration de mémos contenant les
recommandations issues des différents ateliers comme contribution de la société civile
guinéenne. Ces mémos ont été soumis aux quatre groupes thématiques en charge de la
formulation du DSRP2 élargissant ainsi la sphère de la participation. Les résultats obtenus ont
permis de déboucher sur une analyse plus approfondie de la pauvreté, une meilleure définition
des objectifs prioritaires, une identification claire des activités et une clarification des rôles de
différents acteurs. En plus, les stratégies se sont enrichies grâce à un approfondissement des
questions relatives à la lutte contre le VIH/SIDA, à la promotion de l’emploi, à la protection
sociale et à la gestion de l’environnement.
.
Il faut noter, par ailleurs, que des échanges ont fréquemment eu lieu avec les partenaires au
développement notamment le PNUD, la Banque Mondiale, le FMI, l’Union Européenne lesquels ont
apporté leur contribution au DSRP2.
Le processus participatif sera consolidé de façon régulière, avec une implication de tous les acteurs et en
particulier les partis politiques et les Institutions républicaines lors de la validation du DSRP2 intérimaire.
2.6 Objectifs
En se référant au diagnostic de la pauvreté, aux principaux éléments de contexte, particulièrement aux
leçons tirées de la SRPI, du processus participatif et des orientations des OMD, …
Le succès de la stratégie exige des progrès simultanés suivant les trois axes: i) une bonne gouvernance
et un cadre institutionnel adéquat sont indispensables à un développement humain , équitable et durable;
ii) une croissance économique forte c’est à dire respectueuse de l’environnement, créative d’emplois
décents et de revenus en faveur des populations notamment les plus pauvres; iii) l’amélioration de l’accès
à une bonne alimentation, à l’eau potable, à des services d’éducation et de santé de qualité et à un cadre
d’habitation décent pour le plus grand nombre de Guinéens ,.
…L’objectif général de la stratégie, tel que formulé par les populations, est
la réduction significative et durable de la pauvreté en Guinée.
Les objectifs spécifiques qui sous-tendent cette réduction de la pauvreté
ressortent des principales préoccupations exprimées lors des
consultations à la base. Il s’agit d’augmenter les revenus, d’améliorer l’état
de santé, le niveau d’éducation et, plus généralement, les conditions de vie
et d’épanouissement des populations et particulièrement les plus pauvres,
grâce à une gouvernance de qualité, efficace et soucieuse du bien-être de
tous.
15
Tableau 2.3: Principaux objectifs du DSRP
Situation actuelle Objectifs
Objectifs / Indicateurs Date Valeur de
l’indicateur
Améliorer la gouvernance
Indice de corruption 2003 36% nd
Nombre d’habitants par policier 2007 2450 778 (2010)
Nombre d’habitants par magistrat 2007 36 000 28 925 (2010)
Réduire l’incidence de la pauvreté monétaire
Incidence de la pauvreté monétaire au niveau
national
2005 53,6 49,2 (2010)5
Augmenter les revenus
Croissance du PIB (en%, par an) 2006 2,2 5,5 (2006-2010)
Croissance du PIB / tête d’hbt (%) 2006 -1,1 2,1(2006-2010)
Taux d’investissement (% du PIB) 2006 12,1 18,8 (2010)
Préserver la stabilité macro-économique et
financière
Taux d’inflation en moyenne (en%) 2006 34,7 4,2 (2010)
Taux d’inflation en glissement (en%) 2006 39,1 3,0 (2010)
Solde budgétaire global
(base engagement, dons exclus,% du PIB)
2006 -1,8 -1,0 (2010)
Niveau des réserves de change 2006 0,8 3 (2008-2010)
Service de la dette en% des exportations 2006 18,7 10,0(2010)
Développer le secteur rural
Taux de croissance agricole (% /an) 2006 4,8 4,6 (2010)
Améliorer le niveau d’éducation
Taux d’accès au primaire (%) 2005 75 91 (2010)
Taux d’achèvement du primaire (%) 2005 55 100 (2010)
Taux d’alphabétisation des adultes 2006 35 50 (2012)
Taux de parité filles/ garçons au primaire 2006 0,81 0,92 (2010)
Améliorer l’état de santé
Taux brut de mortalité (‰) 2005 12 10(2010)
Taux de mortalité infantile (‰) 2005 91 50(2010)
Taux de mortalité maternelle (‰) 2005 980 700 (2010)
Taux de séroprévalence VIH (%) 2005 1,5 < 2 (2010)
Augmenter l’accès à l’eau potable
Population ayant accès à l’eau potable (%) 2002 62,3 92,8 (2015)
Améliorer les conditions de transport
Densité routière (km / 100 km2) 10 (2010)
Pourcentage du réseau en bon état 2003 30 50 (2010)
Augmenter l’accès à l’électricité
Taux d’accès à l’électricité (en%) 2002 18,8 65 (2010)
Prix du kWh (en FG) -
Augmenter l’accès à la poste /
télécommunication..
Télé densité fixe 2006 0,3% 15% (2015)
Télé densité mobile 2006 4,5% 25% (2015)
5 Le taux de pauvreté est de 53,6% en 2005, en attendant l’amélioration de l’Outil PAMS ou bien les résultats du
QUIBB2 soient disponibles pour avoir des données récentes sur la pauvreté, nous avons calculé le taux de pauvreté
à l’horizon 2010,en utilisant l’élasticité de pauvreté- croissance (-1,19). Cette valeur signifie qu’une croissance
économique par habitant de 1% induit une baisse du taux de pauvreté de 1,19%. Hors, dans la période 2006-2010,
la croissance cumulée du PIB par tête est de 3,7%( voir cadrage du 13 juillet 2007). Donc, au cours de cette
période la pauvreté baissera de 1,19x 3,7 =4,4. D’où un taux de pauvreté de 49,2% en 2010 (49,2= 53,6- 4,47)°.
16
III. Amélioration de la gouvernance et
renforcement des capacités
Les objectifs visés par la SRP en matière d’amélioration de la gouvernance et de renforcement des
capacités institutionnelles et humaines sont: i) l’amélioration de la gouvernance politique et démocratique;
ii) le renforcement de la gouvernance économique; iii) l’amélioration de la gouvernance administrative; iv)
l’amélioration de la gouvernance locale; v) la lutte contre la corruption et l’impunité; vi) la promotion de
l’équité de Erreur! Signet non défini.genre.
3.1. Amélioration de la gouvernance politique et démocratique
Les objectifs visés en matière de gouvernance politique et démocratique sont: (i) le renforcement des
capacités des Institutions républicaines; ii) l’ amélioration de la gouvernance judiciaire; (iii) la promotion
des droits humains; (iv) la préservation et le renforcement de la stabilité et de la sécurité; (v) la promotion
et le renforcement des capacités de la société civile, y compris les médias; (vi) la promotion du dialogue
national et le renforcement des capacités des partis politiques.
3.1.1 Renforcement des capacités des Institutions républicaines
La mise en place d’Institutions républicaines (Assemblée nationale, Conseil économique et social, Conseil
national de la communication) est la manifestation de la volonté politique de faire de la Guinée un Etat de
droit où tous les citoyens sont appelés à participer pleinement au développement. Le renforcement des
capacités de ces Institutions est un impératif relevant du principe de la gouvernance politique et
démocratique.
Il s’agit: i) du renforcement du pouvoir législatif et de ses mécanismes de contrôle; ii) du renforcement du
pouvoir consultatif du Conseil économique et social;ii) du renforcement des capacités du Conseil national
de la communication.
3.1.2 Amélioration de la gouvernance judiciaire
L’objectif principal visé par l’amélioration de la gouvernance judiciaire est le renforcement de l’autorité et
du fonctionnement de la justice en vue de la rendre effectivement indépendante, intègre, professionnelle
et accessible aux populations notamment les plus pauvres. L’amélioration de la gouvernance judiciaire
reposera sur la mise en oeuvre du programme décennal d’assistance à la justice élaboré par le
gouvernement. A l’horizon 2010, l’objectif recherché est de parvenir à un ratio de 1 magistrat pour 28 925
habitants contre un ratio de 1 magistrat pour 36 000 000 habitants en 2007.
Parmi les principales mesures envisagées figurent: i) la revalorisation de la fonction de magistrat basée
sur une formation appropriée et continue et un système de rémunération assez attractif; ii) l’amélioration
des conditions de fonctionnement des juridictions par un renforcement de leurs moyens matériels et de
leur autonomie financière; iii) l’amélioration du fonctionnement du corps des auxiliaires de justice; iv) la
création d’une école nationale de la magistrature en lieu et place du Centre de perfectionnement actuel.
3. 1.3 Promotion des droits humains
La Loi Fondamentale consacre le caractère universel et indissociable de tous les droits de la personne
humaine. Dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté, la réalisation de l’objectif de
17
promotion des droits humains sera axé prioritairement sur: i) le renforcement du rôle de la justice et des
capacités des associations de défense des droits de l’homme; ii) l’intensification de la sensibilisation des
citoyens sur leurs droits et devoirs; iii) la mise en place de programmes d’initiation aux principes du droit
à l’intention des femmes et des jeunes filles; iv) la garantie de l’égalité des sexes devant la loi notamment
en ce qui concerne les droits de propriété et les conditions de travail; v) le renforcement de la protection
sociale des personnes vulnérables (handicapées, personnes déplacées, femmes et enfants).
3. 1.4 Préservation et renforcement de la stabilité et de la sécurité
A l’horizon 2010, l’objectif recherché est d’arriver à un ratio de 1 policier pour 778 habitants contre un
ratio de 1 policier pour 2288 habitants en 2007. Les effectifs devraient progresser de 3 933 policiers en
2007 à 12 638 policiers en 2010.
Les efforts devront porter entre autres sur: i) le renforcement des capacités professionnelles,
organisationnelles, et opérationnelles des forces de sécurité; ii) l’intensification de la lutte contre les
bandes armées qui ont un lien avec le trafic de la drogue; iii) l’application rigoureuse des décisions de
justice concernant les personnes reconnues coupables d’actes de banditisme et de crime.
3.1.5 Promotion et renforcement des capacités de la société civile
L’émergence d’une société civile indépendante et pluraliste ayant en son sein un large éventail
d’associations et d’organisations représentant des intérêts divers constitue une exigence de la
gouvernance politique et démocratique. L’objectif visé est essentiellement le renforcement des capacités
des Organisations de la société civile y compris les médias.
Les mesures préconisées sont pour ce qui est de la société civile: i) le renforcement des capacités des
Organisations de la société civile (OSC) en matière de négociation et de défense de leurs intérêts; ii)
l’ appui à la mise en place d’un Fonds national d’appui à la société civile; iii) l’appui spécifique aux
Associations de femmes et de jeunes afin de les rendre opérationnelles; iv) la création d’un cadre
permanent de concertation entre les OSC et l’administration.
En ce qui concerne les médias, les mesures devront portées notamment sur; i) la mise en place d’un
programme de formation et de perfectionnement des ressources humaines (personnel administratif,
journalistes, techniciens); ii) la détaxation des intrants et consommables d’imprimerie;
3.1.6 Promotion du dialogue national et renforcement des capacités des partis politiques
L’objectif recherché est le renforcement de la démocratie. Pour ce faire, les efforts seront axés sur: i) la
mise en place de mécanismes de supervision appropriés et de contrôle pour s’assurer de l’impartialité et
de la neutralité de l’administration dans l’organisation des consultations électorales; ii) La promotion de
l’implication de la société civile en particulier des OSC féminines dans le dialogue national; iii) l’octroi de
subventions financières aux partis politiques représentés à l’Assemblée nationale; iv) la promotion de
candidatures indépendantes aux consultations électorales.
3.2 Renforcement de la gouvernance économique
Les objectifs principaux visés par la gouvernance économique sont: i) l’amélioration des capacités en
matière d’analyse et de prévision macro-économique; ii) le renforcement des capacités en matière de
planification stratégique; iii) le renforcement des capacités en matière de production de l’information
statistique ainsi que la promotion du secteur privé; iv) l’amélioration des capacités de programmation et
de gestion des finances publiques.
18
a) Renforcement des capacités d’analyse et de prévision macroéconomique
L’objectif poursuivi vise à asseoir des outils et méthodes de travail élaborés pour permettre une gestion
optimale des dépenses publiques en fonction des orientations à long et moyen termes.
Les mesures doivent porter sur: i) l’amélioration de l’outil de cadrage MSEGUI; ii) la mise en place de
nouveaux modèles pour le cadrage à moyen terme et pour les prévisions à court terme s’appuyant sur un
système d’informations fiable sur les secteurs monétaire, réel et financier; iii) l’utilisation des nouvelles
technologies de l’information et de la communication afin de faciliter les analyses économiques et
sociales et la réalisation à bonne date des notes de conjoncture et les rapports sur la situation
économique et sociale.
b) Renforcement des capacités en matière de planification stratégique
L’objectif, c’est d’asseoir un système national de planification. Pour cela il est envisagé: i) la création d’un
observatoire de la pauvreté; ii) la poursuite et la généralisation de la mise en place de l’approche CDMT
pour les différents secteurs; iii) l’élaboration d’un plan d’orientation à moyen et long termes ainsi que le
développement de capacités de formulation et d’évaluation des politiques sectorielles; iv) la mise en place
d’un système national de planification constituant un cadre de référence pour les politiques de
développement.
c) Renforcement des capacités de production d’informations statistiques
Le système statistique guinéen est confronté à de nombreuses contraintes dont la faiblesse de la
coordination des activités statistiques, des moyens matériels, humains, et financiers.
Compte tenu de l’importance de l’information statistique dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation des
politiques, projets et programmes de développement, le gouvernement portera ses efforts en direction
de: i) l’élaboration d’une stratégie nationale de développement de la Statistique (SNDS) devant
déboucher sur un programme statistique couvrant la période 2008-2012; ii) le renforcement du système
d’informations statistiques intégré pour la réduction de la pauvreté et des OMD; iii) l’érection de la
Direction nationale de la statistique en Institut national de la statistique.
d) Amélioration des capacités de programmation et de gestion des finances publiques
Dans ce cadre, le gouvernement a initié des mesures visant à la fois l’amélioration de la déconcentration
budgétaire, la mise en place d’une chaîne de dépenses et le cadre des dépenses à moyen terme. Ces
mesures ont permis d’améliorer le système de gestion des dépenses publiques. Cependant, au regard
des objectifs de réduction de la pauvreté et tenant compte de la nécessité d’accroître la transparence
dans la gestion des ressources publiques, il sera nécessaire: i) de poursuivre les efforts tendant à
renforcer le mécanisme CDMT en terme de préparation, d’exécution et de suivi et la chaîne des
dépenses; ii) d’améliorer la mobilisation des recettes fiscales et non fiscales et leur utilisation judicieuse
grâce au renforcement des régies de recettes et une plus grande maîtrise des techniques de prévision et
de gestion des opérations financières de l’Etat (TOFE, CDMT…).
3.3 Amélioration de la gouvernance administrative
Les objectifs globaux poursuivis par cette modernisation sont le renforcement du cadre institutionnel,
l’amélioration de la qualité du service public et de la gestion des ressources humaines et le renforcement
de la compétence professionnelle des fonctionnaires.
19
D’une manière générale, la modernisation de l’administration publique nécessitera, entre autres mesures:
i) la rationalisation des procédures et méthodes de fonctionnement de l’administration publique; ii) la mise
en place d’un système de suivi et d’évaluation des performances des agents et des services de
l’administration; iii) l’élaboration d’un plan prioritaire de renouvellement et d’entretien des équipements de
l’administration et l’augmentation du budget d’équipement de l’Etat; iv) l’amélioration du système de
recrutement, de développement des carrières et de rémunération; v) la mise en place d’un plan national
de formation et de perfectionnement, basé sur l’évaluation des besoins de formation des agents publics,
du secteur privé et de la société civile.
3.4. Amélioration de la gouvernance locale
L’objectif visé est le renforcement de la décentralisation et la déconcentration en tant que piliers
fondamentaux de la gouvernance locale.
La réalisation de cet objectif passe par un certain nombre de mesures dont notamment: i) l’amélioration
du cadre institutionnel et réglementaire de la décentralisation; ii) le renforcement des capacités
managériales des collectivités, en les dotant en ressources humaines compétentes ainsi qu’en
infrastructures et en équipements nécessaires à leur bon fonctionnement; iii) l’allocation aux collectivités
des enveloppes budgétaires suffisantes, à faire parvenir intégralement et à temps; iv) l’exploitation de
nouveaux gisements fiscaux; v) la création d’un Fonds spécial de développement des collectivités; vi)
l’implantation des organismes financiers de crédit dans les Communes; vii) le transfert progressif et de
façon effective de la gestion de certains marchés publics aux collectivités locales; viii) la promotion de la
sécurité foncière.
3.5 La lutte contre la corruption et l’impunité
L objectif visé est la moralisation effective de la vie publique. Au regard de l’ampleur de la corruption
comme le montre l’enquête nationale sur la corruption en Guinée (ENACOG) réalisée en 2003 laquelle
révèle que la prévalence de la corruption est de 36 sur une échelle de 100 avec environ 500 milliards de
FG perdus chaque année, il est important de prendre des mesures énergiques pour endiguer le
phénomène. Elles porteront sur: i) l’amélioration de la transparence dans la gestion des ressources
publiques; ii) le renforcement du cadre institutionnel et légal anticorruption; iii) le renforcement de
l’indépendance et de l’autonomie de l’Agence nationale de lutte contre la corruption; iv) le renforcement
de la prévention contre la corruption Vulgarisation des textes sur la corruption; v) la mise en place d’un
espace de dénonciation publique des cas de corruption; vi) le renforcement de la détection de la
corruption en systématisant les audits et ou contrôles périodiques de la gestion publique; vii) le
renforcement de la répression de la corruption.
3.6 La promotion de l’équité de genre
L’objectif visé est de corriger les inégalités dans la répartition des revenus qui ne favorisent pas les
femmes et, en particulier, au plan de la gouvernance politique de les impliquer encore plus largement à la
vie politique.
Les stratégies d’intervention préconisées en lien avec les OMD sont: i) la promotion de la participation de
la femme aux instances de prise de décision, les objectifs spécifiques étant: d’ assurer aux femmes
l’égalité d’accès et la pleine participation aux structures du pouvoir et à la prise de décision et de leur
donner les moyens de participer à la prise de décision et d’exercer des responsabilités; ii) la promotion de
la participation des femmes aux partis politiques et aux organes élus, les objectifs spécifiques visés étant:
de favoriser la modification des législations en faveur des femmes et d’accroître le nombre de femmes
éligibles. Ainsi:
20
A l’horizon 2015, des activités ont été ciblées pour inciter les femmes à se présenter aux différentes
élections et pour qu’elles revendiquent leurs droits afin d’accéder à toutes les instances de prise de
décision. Trois grandes interventions sont prévues à cet effet:
- Campagne de sensibilisation à raison d’une par an
- Formation des femmes bureaucrates pour une couverture de 100%
- Appui aux femmes élues en termes de formation pour une couverture de 100%
21
IV. Accélération de la croissance et élargissement
Des opportunités d’emplois et de revenus déents
Il est indéniable que la croissance est une condition sine qua non pour gagner la lutte contre la pauvreté.
Mais en plus, il faut une politique publique volontariste de régulation et de redistribution pour permettre
aux groupes défavorisés de participer à l'activité économique et d’en tirer des revenus décents. La SRP I
a enregistré des défaillances sur tous ces plans, tel que le récapitule la section suivante.
4.1 Analyse de la situation
Au plan macroéconomique la croissance économique a souffert de la mauvaise gestion des ressources
publiques dont le manque de transparence dans la passation des marchés publics, la pratique abusive
des dépenses extrabudgétaires et des exonérations ad hoc. Le déficit de dialogue politique et la faiblesse
des capacités des principales structures économiques et politiques tels que le patronat, les chambres
consulaires, l’Assemblée nationale et la justice ont ajouté au problème. En somme, le financement de la
Stratégie n’a pas pu être assurée, conduisant du coup à de faibles taux de croissance par tête d’habitant,
à savoir -1,8 en 2003; -0,4 en 2004 et 0,1 en 2005. Les autres agrégats n’ont non plus pas été meilleurs
(voir les résultats de l’évaluation plus haut).
Sur le plan sectoriel, le taux de croissance du secteur primaire a baissé de 4,8% en 2002 à 3,7% en
moyenne sur la période 2003-2006, et celui du secteur secondaire de 4,7% en 2002 à 2,4%. Les BTP et
le tertiaire ont connu, en moyenne, des hausses de 6% et de 1,7%, dans cet ordre.
4.2 Objectifs et stratégies
Au regard de ces maigres performance économiques, l’objectif global est de réduire la pauvreté grâce à
une croissance soutenue, durable et diversifiée. Les objectifs spécifiques sont: (i) de viabiliser le cadre
macro-économique par le rétablissement de ses grands équilibres et la bonne gestion; et (ii) d’accroître la
production nationale, créer des emplois décents et assurer la génération de revenus en faveur des
pauvres. Ils peuvent être déclinés sur le plan macroéconomique et le plan sectoriel.
4.2.1 Au plan macroéconomique
Les objectifs ci-après sont envisagés: (i) porter le taux de croissance du PIB en termes réels à 5,5% en
moyenne pour permettre une augmentation du revenu par habitant de 2,1% par an; (ii) réduire l’inflation
en moyenne annuelle de 34,7% en 2006 à 3% en 2010; (iii) réaliser une pression fiscale de plus de 17%
en 2010; (iv) maintenir le déficit budgétaire base engagement hors dons en moyenne sur la période à un
niveau inférieur à 2%; (v) réduire le déficit du solde courant de la balance des paiements pour le situer à
un niveau inférieur à 3% à l’horizon 2010; (vi) porter chaque année à partir de 2008 le niveau des
réserves de change brutes à l’équivalent de 3 mois d’importations.
Pour atteindre ces objectifs, cinq stratégies majeures sont envisagées, il s’agit de:(i) l’assainissement du
cadre macroéconomique; (ii) la maîtrise de la politique monétaire et le renforcement du système
financier; (iii) l’amélioration de la politique budgétaire et de la fiscalité; (iv) la gestion efficace de la dette;
et (v) la prise en compte de la dimension régionale d’intégration économique et financière.
L’Assainissement du cadre macroéconomique requiert:
22
- Le renforcement de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption et la promulgation de
nouvelles lois anti-corruption et anti-blanchiment des capitaux;
- La mise en place de nouveaux cadres réglementaires dans le secteur des télécommunications
afin d’accroître l’efficacité dudit secteur et de stimuler l’investissement;
- L’adhésion ferme à l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE) et le
renforcement du cadre juridique qui s’applique aux investisseurs privés dans le secteur minier;
- Le recensement et rationalisation des effectifs de la fonction publique;
- L’élaboration d’une Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS) en vue
d’apporter des améliorations notables à la qualité des informations économiques et sociales;
- L’approfondissement du programme de désengagement de l’État;
- L’intensification du programme de réformes structurelles.
Pour la Maîtrise de la politique monétaire et le renforcement du système financier, au nombre des
mesures à envisager figurent principalement les suivantes:
- enrayer la politique monétaire inflationniste menée ces dernières années et la perte de réserves
de change du pays;
- améliorer le fonctionnement du marché des changes;
- limiter le financement du déficit budgétaire par Bons du Trésor à un maximum de 20% des
recettes propres de l’exercice précédent;
- renforcer les institutions d’intermédiation financière existantes et promouvoir l’ouverture de
nouvelles branches à l’intérieur du pays;
- promouvoir l’implantation de nouvelles institutions d’intermédiation financière pour plus de
densification et de diversification des services financiers;
- renforcer le développement des institutions de micro finance pour une meilleure satisfaction des
besoins des micro, petites et moyennes entreprises et des couches défavorisées de la
population à travers tout le pays.
En ce qui concerne l’Amélioration de la politique budgétaire et de la fiscalité, les objectifs
actuellement recherchés consistent à:
- arriver à une pression fiscale de 17% du PIB en 2009 et 17,9% en 2010;
- assurer une gestion rationnelle des ressources publiques, aussi bien en recettes qu’en
dépenses;
- arriver à l’adoption et à la mise en oeuvre du principe de budget-programme dans les secteurs
prioritaires;
- limiter le déficit budgétaire base engagements à 0,8% du PIB à fin 2007 et trois fois moins que
cette valeur en 2010;
- moderniser les procédures comptables pour la recherche de la sincérité dans les comptes de
l’État et la présentation d’une image fidèle de son patrimoine.
Les mesures nécessaires préconisées pour atteindre ces objectifs sont:
- L’élimination des exonérations non conventionnelles et non légales;
- La mise en application du nouveau tarif douanier aligné sur le Tarif extérieur commun (TEC) de
l’UEMOA,
- L’informatisation des opérations clés au niveau d