
« J’accepte ». C’est avec cette expression que le président sénégalais a accueilli le désir du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de ses alliés de miser pour la troisième fois sur le Joker Wade. Les protestations, les récriminations et les dénonciations n’auront donc pas dissuadé Abdoulaye Wade de briguer un nouveau mandat. Du haut de ses 85 ans, il a eu l’audace de mettre à exécution son intention de postuler pour un nouveau septennat. Pratiquement, cela signifie qu’il n’exclut pas de finir ses vieux jours au pouvoir. Une inspiration qui pourrait lui venir du Togo ou de la Guinée voisine.
Mais au-delà de perspectives sombres, à plus longues échéances, c’est le Sénégal d’aujourd’hui qui demeure menacé par la candidature de Me Abdoulaye Wade. En effet, les adversaires du chef de l’Etat demeurent aussi déterminés que lui-même. En témoigne le rassemblement que le M23 convoquait le même jour que l’investiture du président sortant. Et c’était là le dernier acte d’une longue série d’actions que cette instance regroupant une soixantaine de partis politiques et d’organisations de la société civile, mène depuis sa naissance. Des actions tendant toutes à empêcher la candidature jugée inconstitutionnelle. Des efforts qui se sont jusqu’ici avérés vains.
Désormais, la prochaine étape décisive que l’on pourrait attendre, c’est bien la validation des différentes candidatures par l’instance judiciaire constitutionnelle. S’il n’est pas impossible que des troubles accueillent une éventuelle validation de la candidature d’Abdoulaye Wade, il faut dire que d’ores et déjà, on note une certaine violence qui intervient dans les débats. Situation plutôt inhabituelle au Sénégal, pays que de nombreux observateurs considèrent comme un exemple de réussite démocratique sur le continent africain. Une violence dont la mort de Ndiago Diop, le jeudi dernier n’est que l’éloquence illustration. Mais de manière plus générale, on note l’avènement inquiétant du phénomène des milices qui s’en prendraient à certains leaders politiques de l’opposition. Et si la tendance se poursuit, on n’ose pas imaginer ce qui risque de se passer à l’annonce des résultats, au lendemain du 26 février.
Salématou Diallo pour GuineeConakry.info