MODELE: Ramata Diarra, engagée contre la drépanocytose

Madame Ramata Diarra est malheureuse. Abdoul Karim Koné, sept ans, son unique enfant drépanocytaire, est malade deux jours sur trois. Aujourd'hui, encore, elle va l'amener au CHU de Donka, après sa crise de la nuit dernière. Un peu fébrile comme d'habitude, Ramata et son enfant trouvent sur place d'autres patients, dont certains cas sont très aigüs. Soudain!...

...Des cris se mêlent au climat délétère caractérisant le milieu hospitalier. Un enfant vient de rendre l'âme.

 

Le fils de Ramata rélève la tête et voit une civière portant un corps qui passe. Il interroge sa mère sur la scène. Il est mort? Non! Karim s'exclame sa mère. Il dort profondément. La mère pleure dans son coeur et l'enfant l'ignore.

 

Une mère qui pourtant, remue depuis près d'un an déjà ciel et terre pour sauver son enfant et faire en sorte que tous les jeunes de sa génération soient épargnés par cette maladie, à travers une ONG dénomée l'Association guinéenne de lutte contra la drépanocytose (AGLUD).

 

Un statut a été élaboré à cet effet. de même qu'un réglement intérieur. Selon Monsieur Condé, le Directeur national adjoint des libertés publiques, le document ne tardera plus à être reconnu par l'Etat, avec l'agrément qui lui sera accordé.

 

L'objectif de cette ONG est l'assistance matérielle et financière aux enfants malades de drépanocytose. L'ONG prévoit la construction d'un centre pour la prise en charge de toute personne, et en particulier les enfants souffrant de cette pathologie.

 

La formation des médecins et acteurs de la société civile pour la sensibilisation des populations par rapport à cette maladie, est également envisagée. Ce qui ne pourra se faire sans l'élaboration d'un schéma de traitement des malades.

 

En sa qualité de présidente fondatrice, Ramata Diarra se dit prête à mettre tout en oeuvre pour la réussite de ce projet qui devient dit-t-elle sa raison de vie.

 

Kerfalla Kourouma pour GuineeConakry

 

EN SAVOIR PLUS SUR LA DREPANOCYTOSE

 

Historique

 

En 1904, James Herrick, médecin à Chicago, fait la première description de la drépanocytose: il examine un étudiant noir âgé de 20 ans, hospitalisé pour toux et fièvre. Le sujet est faible, sujet à des vertiges et souffre de maux de tête. Depuis un an, il ressent des palpitations et un essoufflement comme certains membres de sa famille. L’examen du sang montre que le malade est très anémique, le nombre de ses hématies n’atteignant que la moitié de la valeur normale. L’observation d’un frottis sanguin montre des hématies inhabituelles en forme de faucille ou feuille d'acanthe.

 

La drépanocytose n’est pas une maladie rare. Elle atteint particulièrement les populations d’origine africaine (chaque année 300 000 enfants africains naissent atteints de cette anomalie génétique).

 

Génétiquement parlant

 

La drépanocytose est liée à une mutation ponctuelle sur le sixième codon du gêne de la bêta-globine, porté par le chromosome 11. La substitution d'une adénine par une thymine dans ce codon entraîne la substitution de l'acide glutamique par la valine lors de la traduction. L'hémoglobine anormale qui en résulte, appelée hémoglobine S (pour Sickle-cell disease), acquiert ainsi la propriété de se polymériser lorsqu'elle est désoxygénée. Ceci explique que la falciformation des hématies soit déclenchée par le manque d'oxygène dans le sang (hypoxie).

 

Médicalement parlant

 

La drépanocytose ou anémie falciforme est une maladie héréditaire touchant environ un nouveau-né sur 6 000 et est caractérisée par l'altération de l'hémoglobine, protéine assurant le transport de l'oxygène dans le sang. Le gène responsable de l'anémie falciforme est récessif: il faut que les deux copies de ce gène (porté par le chromosome 11) soient anormaux pour que l'individu soit malade. Ainsi, un individu ne peut donc être atteint que si ses deux parents lui transmettent le gène responsable ; il est alors dit homozygote.

 

Les symptômes de cette maladie peuvent apparaître dès l'âge de six mois. Les manifestations aiguës habituelles de la drépanocytose sont de 3 ordres:

 

Crise vaso-occlusives: des caillots bouchent une artère, ce qui entraîne des douleurs intenses et brutales dans une partie du corps (fréquemment mains, pieds, hanches, abdomen)

Anémie hémolytique: les globules rouges des drépanocytaires sont de forme anormale (l'hémoglobine S est en effet moins soluble que l'hémoglobine normale (hémoglobine A)), elle précipite, et déforme les hématies. Celles-ci prennent une forme de faux, et sont arrêtées par le filtre que représente la rate, où elles sont détruites. Cette destruction entraîne une baisse du nombre d'hématies et donc une anémie régénérative

Infections: elles sont plus fréquentes chez les drépanocytaires. Elles peuvent aussi aggraver l'anémie en cas d'infection par le parvovirus B19.

Les manifestations chroniques de la drépanocytose associent un retard de taille et de poids, des déficit nutritionnels (notamment en folates, car cette vitamine est indispensable à la création des hématies qui sont renouvelées très rapidement lors des crises d'anémie, épuisant ainsi le stock de folates), un retard pubertaire fréquent, des troubles cardio-pulmonaires (cardiomégalie, insuffisance respiratoire), une rate hypertrophiée (mais qui avec le temps va devenir au contraire atrophique), des anomalies rétiennes (hémorragies), etc.

 

Aujourd'hui des tests permettent de dépister les porteurs sains (personnes qui possèdent l'allèle responsable mais qui ne sont pas malades); ils sont alors informés que l'enfant conçu par deux porteurs sains a une chance sur quatre d'être atteint d'anémie falciforme.

 

Le gène est plus fréquent dans les zones paludéennes car l'altération de l'hémoglobine constitue un avantage sélectif: Plasmodium falciparum étant détruit avec l'hématie, alors trop déformée, les hétérozygotes (porteurs des gènes Hémoglobine A et Hémoglobine S) résistent mieux au paludisme que les homozygotes sains.

 

Tiré de:

fr.wikipedia.org/wiki/Drépanocytose

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